Etude du sol en forêt par des étudiants
Xavier Remongin/agriculture.gouv.fr

01 août 2024 Info +

La forêt française dans tous ses états au Campus Terre de l’Aube

Le Campus Terre de l’Aube a placé ses journées portes ouvertes sous le signe du Printemps des transitions, un évènement national porté par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire qui met en avant les démarches des établissements dans ce domaine. Sur le site du lycée agricole de Crogny, exposition, maquette, jeux étaient proposés par les élèves pour se familiariser avec la gestion technique et forestière de façon ludique.
Lucas Blüntzer, enseignant en techniques forestières et référent Enseigner à produire autrement, présente les initiatives du lycée dans le cadre de cet événement.

Pouvez-vous présenter votre établissement ?

Le site de Crogny dépend du Campus Terre de l’Aube. Cet établissement public local de formations agricoles, où l’on enseigne les nouvelles pratiques forestières de demain, comprend différents centres de formations : voie initiale, apprentissage et formation continue. Il accueille tous les ans 140 élèves et 30 apprentis. Les formations dispensées sont nombreuses (CAPa Travaux Forestiers, Bac Pro Forêt, BTS Gestion Forestière…) et très complémentaires pour l’amont de la filière forestière. Bénéficiant des meilleurs équipements (tracteurs forestiers, simulateurs d’engins, tronçonneuses avec carburant biodégradable...), les apprenants peuvent évoluer rapidement dans ce cadre naturel appelé la Champagne humide, au cœur du massif forestier du Chaourçois. C’est le seul établissement à posséder plus de 140 ha de forêt pédagogique, dont un arboretum réhabilité très récemment et un parc en cours de réhabilitation pour des expérimentations.
La structure entretient des partenariats professionnels forts avec l’Office national des forêts, des entreprises comme Forêts Bois de l’Est, les scieries...

Quel évènement était organisé dans le cadre du Printemps des transitions ?

Des démonstrations de coupes bois, de sculptures sur bois massif, des visites du pollinier (jardin rassemblant des plantes allergisantes) et autres ludothèques forestières ont été les fils conducteurs de ces journées portes ouvertes au public. Avec leurs professeurs, les élèves avaient créé un quiz sur smartphone sur la forêt française qu’ils ont proposé aux visiteurs. La plupart du grand public connaît peu notre forêt et ses richesses. Par méconnaissance, sa gestion est dénigrée quotidiennement. Ce jeu est destiné à y remédier de façon ludique. Un autre groupe avait également créé un jeu de société participatif, constamment en évolution, sur la forêt française également, destiné à tous, débutants comme experts. À travers ce jeu qui reprend la forme de « Questions pour un champion », adultes et enfants ont pu parfaire leurs connaissances.

Comment votre établissement intègre-t-il la thématique des transitions de façon générale ?

Les transitions sont abordées à la fois sous des aspects techniques et pédagogiques. Ces deux jeux crées par les élèves le montrent bien, nos enseignements sont aussi ludiques et participatifs !
Depuis deux ans, le site, en lien avec le lycée agricole de Saint-Pouange, pratique la tonte des pelouses de façon plus écologique et raisonnée. Dorénavant, ce sont dix brebis réformées de Saint-Pouange qui œuvrent sur un hectare et demi ! Le bruit de la tondeuse pendant les heures de cours a diminué ainsi que la consommation en carburant et les émissions de gaz à effet de serre. Les agents d’entretiens, également, ont plus de temps pour réaliser d’autres tâches. Le restaurant scolaire est équipé d’un centre de compostage avec un volume de poubelles divisé par deux depuis sa mise en place. Et les apprenants peuvent se familiariser à la gestion d’un compost de grande dimension. Deux distributions de terreau, pour le personnel et les élèves du lycée, ont déjà eu lieu !

Que retenez-vous de l’évènement Printemps des transitions pour aujourd’hui et demain ?

Le Printemps des transitions est un événement clé pour nos établissements agricoles qui manquent parfois de visibilité. Il faut le faire perdurer et surtout, le faire connaître davantage au grand public.

« On se remet parfois en question sur ce que nous faisons au quotidien. J’essaye d’être meilleur pour l’environnement et de montrer aux autres qu’on peut changer des choses simples. »

Théo, élève du lycée agricole de Crogny

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