La coopérative Altitude et le groupe Casino : un exemple de contractualisation dans la filière bovine
Partager la page
La coopérative agricole Altitude, située dans le Massif Central, a signé un accord de contractualisation, fin 2015, avec le groupe de grande distribution Casino. Ce contrat vient pérenniser des relations commerciales entretenues depuis de nombreuses années. Entretien avec Félix Puechal, directeur de la branche « produits carnés » chez Altitude.
Au cœur du Massif-Central, la coopérative agricole Altitude a fait le choix de la contractualisation avec la grande distribution. « Une façon d’offrir une visibilité aux éleveurs », selon Félix Puechal, et de conserver la production sur le territoire.
Une réponse à l’intérêt du distributeur et du producteur
Cet accord permet « de répondre à un réel besoin et engage les éleveurs et les abatteurs en amont mais aussi le distributeur en aval, ce qui rompt avec l’habitude d’avoir des accords uniquement en amont » précise M. Puechal. Pour Casino, il s’agissait de mettre en place une filière bovine de qualité, sous la marque distributeur. Pour la coopérative, l’accord de contractualisation permet d’inciter les éleveurs à engraisser les animaux localement.
Les adhérents de la coopérative utilisaient essentiellement des débouchés vers l’Italie, le Maghreb et la Turquie pour écouler des broutards peu engraissés. La difficulté à stabiliser les relations commerciales avec ces pays a poussé la coopérative à encourager l’engraissement au cœur du Massif-Central pour approvisionner le marché local.
Visibilité et sécurité pour les éleveurs
D’une durée de 3 ans, le contrat « assure de la lisibilité aux éleveurs engagés dans la démarche » selon Félix Puechal. Le volume de production a été fixé à environ 1000 génisses par an à l’heure actuelle, ce qui permet aux éleveurs d’avoir une visibilité sur leur production sur le long terme. Les animaux sont généralement commercialisés à l'âge de 16 mois dont au moins 4 passés au pâturage, pour un poids de 300 à 350 kilos.
« Ce contrat est, aussi, sécurisant pour la coopérative et pour le distributeur » ajoute Félix Puechal. Si Altitude s’engage, sous risque de pénalités, à livrer les volumes convenus dans l’accord et Casino s’engage en contre-partie à commercialiser ces volumes.
Une démarche de qualité
Cet accord associe à la fois qualité et circuit-court à travers le cahier des charges établi par Altitude et certifié par un organisme indépendant, Certipaq. « Le produit livré à Casino est certifié né, élevé et abattu dans le Massif-Central et est distribué dans les enseignes Casino de la région » assure la coopérative d’éleveur. Casino s’engage en retour à commercialiser les volumes, mais aussi à prendre en compte les couts de production dans la fixation du prix.
Pour les consommateurs, cette démarche offre également davantage de transparence sur la provenance de la viande achetée.
Voir aussi
Contractualisation : questionnaire à l'attention des opérateurs de la filière bovine
18 novembre 2015Production & filières
Plan de soutien à l’élevage français : les mesures mises en œuvre
15 décembre 2015Production & filières
Contractualisation dans la filière laitière : signature d’un accord tripartite dans le Centre – Val de Loire
02 février 2016Production & filières