France-UICN : un partenariat d’impact au service de la nature et de l’agriculture durable
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L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est une organisation réunissant 1 400 membres ainsi que 18 000 experts dans 170 pays, autour des questions environnementales et de protection de la nature.
Depuis plus de deux décennies, la France et l’UICN entretiennent un partenariat, reconnu comme l’un des plus ambitieux et influents au sein de l’organisation. Cette collaboration, officiellement structurée sous la forme d’un accord-cadre, place la France parmi les neuf partenaires stratégiques de l’UICN, aux côtés de pays comme la Suède, la Suisse ou la Corée du Sud.
Cet engagement a permis des avancées majeures en matière de conservation de la biodiversité, d’agriculture durable, de protection des océans et de gouvernance environnementale, tout en renforçant l’influence de la France sur la scène internationale.
Le ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire (MAASA) est partie prenante de ce partenariat depuis 2017, aux côtés du ministère chargé de la Transition écologique (MTE), du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et de l’Agence française de développement (AFD).
Dans ce cadre, le MAASA met à disposition un expert au sein de l’UICN pour travailler sur les enjeux techniques liés à l’agriculture durable, l’agroécologie et la gestion des écosystèmes agricoles. Cette collaboration a permis de rapprocher les acteurs de la conservation et ceux du monde agricole.
Une alliance durable pour concilier conservation de la nature et enjeux agricoles
Le partenariat entre la France et l’UICN offre au MAASA une plateforme d’influence stratégique pour promouvoir une agriculture à la fois productive et durable, ou encore la gestion forestière multifonctionnelle. Ce cadre renforce également la visibilité de l’expertise française dans les arènes internationales et les négociations multilatérales.
L’UICN et le MAASA travaillent désormais conjointement pour une approche plus inclusive où l’agriculture est reconnue comme un levier essentiel pour le climat et la biodiversité. Cette évolution, portée par des dynamiques collectives dont le MAASA est un acteur clé, met en lumière le rôle des pratiques innovantes et résilientes de l’agriculture dans la transition écologique.
En juillet 2025, la France et l’UICN ont signé leur sixième accord-cadre, couvrant la période 2026-2029.
Deux motions françaises largement adoptées au Congrès mondial de la nature 2025 de l’UICN : un signal fort pour le climat et la biodiversité
Pour mémoire, la France avait accueilli en 2021 le Congrès mondial de la nature à Marseille, témoignant de l’engagement de la France sur les thématiques traitées par l’UICN. Lors du dernier Congrès mondial de la nature qui s’est déroulé en octobre 2025 à Abu Dhabi, le MAASA a marqué une avancée majeure en faisant adopter deux motions phares : l’une sur la promotion des haies agricoles, l’autre sur le développement d’une bioéconomie circulaire et durable. Ces motions ont bénéficié d’un large soutien (plus de 98 % des membres), démontrant leur pertinence face aux enjeux climatiques et de perte de biodiversité.
Sur le front des haies agricoles, la motion déposée par la France a permis de faire reconnaître l’agroforesterie comme une solution fondée sur la nature, essentielle pour restaurer les écosystèmes et soutenir les agriculteurs. Le texte, inspiré par le Pacte en faveur de la haie et la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), encourage désormais les États membres de l’UICN à intégrer les haies dans leurs politiques publiques, à structurer des filières locales de valorisation du bois-énergie, et à renforcer la formation des acteurs du secteur. Une victoire concrète pour la biodiversité, avec les haies enfin reconnues comme des leviers de résilience climatique et de préservation des sols.
La seconde motion, dédiée à la bioéconomie, a quant à elle ouvert la voie au développement des systèmes agroalimentaires vers des modèles durables et circulaires. En s’appuyant sur les travaux de la FAO et sur l’expertise française en matière d’innovation agricole, le MAASA a convaincu l’assemblée générale de l’UICN d’encourager les États à prioriser la substitution des ressources fossiles par des biomatériaux, tout en garantissant la sécurité alimentaire (« Food first »). Le texte insiste sur l’inclusion des solutions fondées sur la nature dans le développement de stratégies sur la bioéconomie. L’approche fut saluée pour son équilibre entre progrès économique et protection des écosystèmes.
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