Oreillette, étendard de la race Normande et égérie du Salon international de l’agriculture 2024
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Sous les regards bienveillants de François Foucault et de sa fille Lucie, réunis par la passion familiale de la race Normande, Oreillette fait retentir ses sabots au Guibet, lieu-dit de la commune de Briouze, dans l’Orne. L’égérie vit au cœur des bocages normands où l’exploitation de 155 hectares, dont plus de la moitié de prairies, compte une centaine de têtes.
Le Salon international de l’agriculture 2024 a son égérie, et il s’agit d’Oreillette. Âgée de 5 ans, cette représentante de la race Normande est mère de trois petits, dont une velle nommée Tramette afin de perpétuer la tradition des prénoms en -ette chez les femelles de la lignée. « Oreillette est une vache d’un tempérament calme, ce qui sera un avantage lors du Salon. Elle passe partout dans le troupeau ; c'est pas une dominante, mais c'est pas non plus une vache qui se fait dominer », confie Lucie, 24 ans.
Et, si Oreillette a été désignée égérie de la 60e édition du Salon international de l’agriculture, c’est d’abord parce qu’elle a des atouts à faire valoir : « Oreillette représente parfaitement la race Normande. C’est une vache aux trois couleurs – caille, blonde et bringée –, qui dispose de "belles lunettes" et d’une "bonne mamelle". Elle est une bonne productrice de lait, riche en protéines », précise François. Le lait d’Oreillette, comme celui de ses congénères, est revendu à une laiterie quelques kilomètres plus loin. La qualité des 760 000 litres de lait produits chaque année dans l’exploitation familiale en fait l’ingrédient idéal pour la production de Camembert de Normandie AOP et de Pont-l'Évêque AOP.
En plus de ces attributs, qui font d’Oreillette l’archétype de la race Normande, l’égérie est aussi une « bête de concours ». En 2023, elle a remporté la 73e compétition départementale et a décroché la première place de sa catégorie au concours national normand.
Lorsqu’Oreillette ne concourt pas, son quotidien est à l’image de son tempérament. Elle se réveille à 6 heures pour la première traite. Quand elle est appelée pour manger, l’hiver, elle ne fait pas la sourde oreille et se dirige énergiquement vers sa gamelle ! S’en suit une sieste puis l’hydratation avant la traite du soir, à 17h30. À l’arrivée du printemps, et jusqu’à l’automne, Oreillette et ses semblables troquent leurs gamelles hivernales pour l’herbe fraîche des 80 hectares de prairies.
« Notre exploitation est avant tout une histoire de famille, traversée par l’idée de la transmission »
François prend la succession de ses parents en 1987. D’abord seul avec un troupeau de 30 Normandes, il s’associe avec son cousin, Didier, pour former un groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC) en 1994 avec 55 vaches. Aujourd’hui, l’exploitation de 155 hectares, dont 80 en herbe, compte un élevage exclusivement normand d’une centaine de vaches laitières et d’une vingtaine de bœufs.
Ainsi, c’est en grandissant au cœur de la ferme familiale, que Lucie a vu naître sa vocation d’éleveuse. « Je vais sur l’exploitation depuis toute petite, depuis que je sais marcher ! Mon père m’a rapidement emmenée voir les veaux, les vaches et faire la traite », se remémore Lucie. Après un passage au lycée agricole de Sées (Orne) et une première expérience au sein du service de remplacement, Lucie rejoint le GAEC familial en 2020 grâce à la reconnaissance en AOP de leur production, obtenue en 2016. « Cette certification nous a permis de financer les postes de Lucie, à temps plein, et de son compagnon Florian, qui a aussi rejoint l’aventure, à mi-temps », complète François.
« Lucie et Florian ont fait part de leur projet de reprendre l’exploitation. En y travaillant déjà, ils ont l’opportunité de mieux comprendre le fonctionnement du GAEC, du terrain et de la région », ajoute François, qui prépare ainsi le relais des générations avec sérénité. « Dans la continuité de mon père, après la reprise, je souhaite moderniser le fonctionnement de l’exploitation de manière à ce qu’elle puisse tourner à deux et que nous puissions nous dégager du temps, mon compagnon et moi », conclue Lucie.
Les vaches de François et Lucie participent régulièrement au Concours général agricole en race Normande du Salon international de l’agriculture. Cette année, vous pourrez aussi les retrouver avec Oreillette dans le box de l’égérie, situé au hall 1, du 24 février au 3 mars 2024 au parc des Expositions de la porte de Versailles (Paris).
La Normande est une race mixte, réputée aussi bien pour la production laitière que la valorisation en viande. Elle est la 3e race bovine en France avec près de 6 000 troupeaux et 190 000 têtes. Le lait des Normandes sert à la production fromagère AOP du Camembert de Normandie, du Livarot, du Pont-l’Évêque et du Neufchâtel. La viande bovine est, elle, reconnue en Spécialité traditionnelle garantie (STG) depuis le 22 janvier 2024. La race Normande s’exporte très bien, notamment en Amérique du sud, mais aussi au Maghreb, en Belgique et aux États-Unis.
Source : www.salon-agriculture.com
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