Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

20 septembre 2025 Info +

Découvrez le ministère de l'Agriculture et son patrimoine séculaire

Le ministère de l'Agriculture est riche d'une histoire qui s'est construite autour d'un patrimoine exceptionnel et que vous pouvez visiter à l'occasion des Journées européennes du patrimoine, du 20 au 21 septembre 2025. Suivez le guide !

L'hôtel de Villeroy

Entrée par le perron central. Début de la visite par le premier étage en empruntant l’escalier sur la droite. Les travaux réalisés durant le premier semestre 2008 ont permis de rendre aux murs et plafonds de l'hôtel leur état d'origine à la construction du bâtiment (1724)*.

  • Les salons du premier étage sont des espaces initialement conçus pour les réceptions. Ils ont conservé cette fonction mais sont aujourd’hui également dédiés aux réunions, et à des espaces de travail individuels ou collectifs.

    1. GRANDE SALLE À MANGER - Grand lustre Napoléon III de cinquante-quatre lumières en bronze doré ; quatre appliques de style Louis XVI, également en bronze doré.
    2. SALON DES CONSEILLERS - Lustre en bronze doré et appliques Louis-Philippe. Restauration en 2012.
    3. GRAND SALON - Lustre Empire (1804-1815) en cristal et bronze doré de 36 lumières restauré en 2017. Ce bureau était celui du ministre jusqu'en 1998.
    4. SALON VERT - Pendule L'astronomie en marbre blanc albâtre et bronze doré (cadran signé « Lépine, horloger de l'Impératrice »).
    5. ANTICHAMBRE ET GALERIE DES PORTRAITS - Portraits des ministres et secrétaires d'État. Tapisseries des Gobelins du XVIIe siècle : La reddition de Marsal* et Le vol de l’âne (Sancho cherchant son âne). Lustre Empire. Tonneau de Morat : l'un des 60 fabriqués à partir du chêne « Morat » abattu en 2004 pour cause de maladie. Il provenait de la futaie Colbert dans l'Allier et était né vers 1660.
  • Les salons du rez-de-chaussée donnant sur le jardin étaient à l’origine dédiés à la vie sociale, familiale ou intime : antichambre, salle dite de compagnie et chambre à coucher. Ils sont aujourd’hui occupés par le ministre et ses proches collaborateurs.

    6. ESCALIER D’HONNEUR - Rampe en fer forgé* ornée de « L » entrelacés (chiffre du Roi Louis XV). Tapisserie d’après Bram Van Welde La nuit.
    6. ESCALIER D’HONNEUR - Focus sur l'ornement de « L » entrelacés (chiffre du Roi Louis XV).
    8. BUREAU DU MINISTRE - Trois fauteuils début XXIe siècle en bois et cuir marron ; lustre Empire. Mobilier d’Andrée Putman (1925-2013), architecte d'intérieur et designer française de renommée internationale, ayant conçu notamment l'aménagement intérieur des avions Concorde d’Air France.
    9. BUREAU DU DIRECTEUR DE CABINET - Tapisserie des Gobelins (XVIIe siècle). La terre*, de la série Les Éléments, d'après Charles Le Brun. Pendule signée Roblin (1870).
  • 1724 : Sur un terrain du faubourg Saint-Germain, le banquier suisse Antoine Hogguer de Saint-Gall baron de Presles, fait construire un petit hôtel par l’architecte Debias-Aubry, pour l’actrice de la Comédie française Charlotte Desmares.

    1726 : Hogguer fait faillite et quitte Paris. L’hôtel sera loué successivement aux ambassadeurs de Hollande, puis d’Angleterre. Ainsi, Horace Walpole y habite jusqu’en 1730.

    1735 : L’Hôtel est vendu par les créanciers de Hogguer. François-Louis de Neufville, marquis d’Alincourt, puis le duc de Villeroy, l’achète. Ayant le goût du faste et de l’apparat, il demande en 1746 à l’architecte Le Roux d’agrandir le bâtiment par l’adjonction d’un salon circulaire à l’ouest (sur la gauche de l’hôtel).

    1766 : À la mort du duc de Villeroy, son neveu Gabriel-Louis hérite de l’hôtel. Il donne des fêtes somptueuses, en particulier en l’honneur du roi du Danemark, Christian VII. Un petit théâtre, aujourd’hui disparu, fut même aménagé au premier étage.

    1768 : Gabriel-Louis de Villeroy vend l’hôtel au comte de Tessé. Premier écuyer de Marie Leczinska, il compte y installer les écuries de la Reine. Le projet sera abandonné. Le comte de Tessé occupe les lieux jusqu’en 1790, époque à laquelle il doit émigrer.

    1794 : L’immeuble est confisqué comme bien national et racheté par l’État. Le Directoire y installe l’inspection générale du service de santé militaire dont faisait partie Antoine Augustin Parmentier.

    1800 : Le comte de Tessé revient d’émigration, obtient la réintégration de ses droits d’usufruitier et s’y réinstalle jusqu’en 1805. Après cette date, l’Inspection générale du service de la santé militaire reprend possession des lieux.

    1823-1831 : L’Hôtel de Villeroy héberge successivement l’École d’application du corps royal d’état-major jusqu’en 1827, puis jusqu’en 1831, la direction générale des ponts et chaussées.

    1831 : L’hôtel sert de résidence aux ministres du commerce, des travaux publics et de l’agriculture. Thiers y résidera à ce titre.

    1851 : Sous le Second Empire, il accueille le ministre de la Police générale, puis la présidence du Conseil d’État. Il redevient siège du ministère du commerce et de l’industrie avant d’être celui du seul ministère de l’agriculture, à sa création par Léon Gambetta, le 14 novembre 1881.

    1881 : À cette époque est mise en chantier, sur les plans de l’architecte Brune, la façade actuelle sur la rue de Varenne.

    1930 : Suite à la destruction du petit Hôtel de Castrie, ajout d’une rotonde à l’est (sur la droite de l’hôtel) symétrique à celle construite en 1746.

Les autres lieux du ministère

  • L’aile Sully est mise en chantier le 14 novembre 1881, sur les plans de l’architecte Brune. Il s'agit de la façade actuelle du ministère de l’Agriculture sur la rue de Varenne.

    10. HALL PARMENTIER - Statue en plâtre d’Antoine Augustin Parmentier par Adrien Étienne Gaudez (1887), au bout de la galerie Sully.
    11. SALLE SULLY - Remarquable ensemble décoratif : plafond à caissons décoré d’allégories entre 1885 et 1887 ; fresques du peintre Paul Sinibaldi, élève de Cabanel. Célébration du commerce et de l’industrie (1898) et de l’agriculture (1901) ; cheminée monumentale surmontée par deux sculptures nichées, allégories du commerce et de l’agriculture.
  • LE JARDIN - Au centre d’une large pelouse, se trouve une copie réalisée par le sculpteur Suchelet, de L’enlèvement de Proserpine par Pluton. L’original de cette sculpture, composé sous Louis XIV par Girardon, est installé dans le bosquet de la colonnade du parc du château de Versailles. Création d’un potager en 2013, ainsi que de huit ruches et d’un hôtel à insectes.

Figures historiques et politiques

  • Maximilien de Béthune, duc de Sully, (1559-1641), couramment appelé Sully, fut l'ami, le conseiller et le principal ministre d'Henri IV, roi de France et de Navarre.Surintendant des finances, il s'intéresse particulièrement à l'agriculture, qui est alors l'activité la plus productrice de richesses. Afin de développer la production il libère l'exportation des grains et du vin d'une province à l'autre. On lui doit la fameuse maxime : « labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée ».

    Antoine Augustin Parmentier (1737-1813) est un pharmacien militaire, agronome, nutritionniste français.Précurseur de la chimie alimentaire et de l'agrobiologie, il est surtout connu pour avoir promu les vertus nutritives de la pomme de terre.

  • Henri Queuille, quatre fois ministre de l’Agriculture de 1924 à 1940, a incarné l’opposition paysanne à Vichy par son appel à la Résistance aux paysans de France, lancé à Londres en 1943. Il a notamment créé la Caisse nationale du Crédit Agricole et soutenu la mécanisation des exploitations agricoles.

    François Tanguy-Prigent, agriculteur breton élu député lors du Front populaire en 1936, ministre de 1944 à 1947, s’attache à protéger les paysans en garantissant les droits des métayers vis-à-vis des propriétaires et en faisant adopter le statut du fermage.

    Edgard Pisani (ministre de 1961-1966), résistant de la première heure, a marqué de manière décisive l’entrée du monde agricole dans la modernité. Cofondateur de la politique agricole commune (PAC), il est aussi l’artisan de la loi d’orientation agricole qui a accompagné les grandes mutations de l’agriculture française de l’époque.

    Jacques Chirac est le seul ministre de l’Agriculture à avoir été président de la République. Ministre de l’Agriculture et du Développement rural de 1972 à 1974, il a visité de manière assidue le salon de l’agriculture, a fervemment défendu la PAC et a orchestré la première politique d’aide à l’agriculture de montagne.

    D’autres anciens ministres de l’Agriculture ont marqué les esprits : Édith Cresson (1981-1983) et Michel Rocard (1983-1985) allaient tous deux devenir Premier ministre. Michel Barnier (2005-2009), deux fois commissaire européen, négociateur en chefdu « Brexit », Premier ministre en 2024.

    Les récents ministres sont Stéphane Le Foll (2012-2017), Stéphane Travert (2017-2018), Didier Guillaume (2018-2020), Julien Denormandie (2020-2022), Marc Fesneau (2022-2024) et Annie Genevard (2024).

Patrimoine audiovisuel, 100 ans de cinéma agricole

Le ministère produit, diffuse et conserve des films documentaires sur le monde rural depuis le début du XXe siècle ; plus de 300 ont été tournés entre 1945 et 1957. Retrouvez-les sur le MédiaStore, la médiathèque du ministère de l'Agriculture, et sur le site internet, rubrique patrimoine.

Un * signale un élément classé monument historique.

Crédits photos : Cheick Saidou, Pascal Xicluna, Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

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