06 février 2019 Info +

Comment continuer à pêcher sans vider nos océans ?

Pêcher durablement, c’est pêcher à un niveau qui permettra aux populations de poissons de se renouveler, de s’assurer qu’il y aura toujours du poisson dans le futur et que les pêcheurs pourront continuer à vivre de leur activité. Frédéric Gueudar Delahaye, directeur général de la pêche et de l’aquaculture, nous explique comment l’Europe permet d’assurer par des règles communes à l’ensemble des acteurs, la gestion et l’exploitation durable de cette ressource.

Retranscription de la vidéo

Qu'est-ce que l'Europe apporte à la pêche ?

Le rôle de l’Europe pour la pêche est fondamental puisque la politique commune des pêches a été construite dans l’objectif de mettre en commun l’ensemble des eaux des États membres, pour permettre un libre accès des pêcheurs communautaires. C’est un enjeu très important, et on le voit d’autant plus aujourd’hui avec le « Brexit », où le « Brexit » pourrait se traduire par le retrait du Royaume-Uni, et donc des eaux du Royaume-Uni, de cet espace commun. Cela aurait des conséquences dramatiques pour une bonne partie des flottes de pêche européennes.
Mais, qui dit « mise en commun des espaces » dit nécessairement la définition de règles de gestion, de règles d’exploitation communes. Et, c’est tout l’enjeu de la politique commune des pêches : c’est de s’assurer d’abord qu’on ait une égalité de fonctionnement entre les différents acteurs. Et ensuite, que l’activité soit cohérente et compatible avec une gestion durable de la ressource, et donc de permettre d’avoir un niveau d’exploitation compatible avec le cycle de reproduction et de croissance des poissons.

Un exemple ?

On a un très bon exemple de l’impact que peut avoir la politique des pêches sur un stock de poisson : c’est la gestion du stock de thon rouge, où, pendant de nombreuses années, la pêche a été menée de façon excessive et sans doute insuffisamment encadrée. Et ça a conduit à une réduction de la ressource, une difficulté pour les pêcheurs eux-mêmes à trouver de la ressource. C’est un risque de mise en danger de l’espèce elle-même. Des mesures ont été prises de façon très drastique, il y a une dizaine d’années, pour encadrer la pêche. L’encadrer au niveau international, puisque le thon se promène dans tous les océans, donc là, on parle du thon de la Méditerranée et de l’Océan Atlantique. Et à partir de ces règles de législation très strictes, on a réussi à reconstituer progressivement le stock. Et, aujourd’hui, depuis cinq ans maintenant, tous les ans cela permet de ré-augmenter les quotas de pêche, et donc de ré-augmenter les quantités qui peuvent être capturées par les différents navires des États membres de l’organisation internationale qui le gère.

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