
L’enseignement agricole se mobilise pour la santé mentale des jeunes
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Déclarée Grande cause nationale 2025 et succédant à l’activité physique et sportive en 2024, la santé mentale est un enjeu majeur de santé publique. L’enseignement agricole est pleinement investi et développe des actions éducatives pour mieux sensibiliser et accompagner les élèves et étudiants.
Des initiatives menées à l’échelle nationale
Parmi les actions mises en place, on peut par exemple citer le travail mené dans le cadre du RéSéDA, réseau d’éducation pour la santé, l’écoute et le développement de l’adolescent.
Depuis sa création en 2001, ce réseau a pour objectif de former les acteurs éducatifs sur les sujets de la prévention et de la promotion de la santé. En lien avec des partenaires institutionnels (Direction générale de la santé, Santé publique France, Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives) et les autres réseaux éducatifs du Bureau de l’action éducative et de la vie scolaire (BAEVS) de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère en charge de l’agriculture, il propose des formations, des ressources pédagogiques et des webinaires pour sensibiliser les équipes aux sujets de santé publique. En 2025, l’accent a été mis sur les problématiques de santé mentale : prévention de la crise suicidaire, gestion du stress, premiers secours en santé mentale... « Le réseau travaille auprès des établissements en diffusant des informations, des outils, des méthodes afin de mettre en œuvre des projets de santé et développer une culture de la santé » explique Émilie Desaulty, animatrice du RéSéDA.
Depuis 2019 et la crise sanitaire liée à la Covid, les indicateurs de santé mentale des jeunes inquiètent : plus grande prévalence des troubles anxieux et dépressifs, augmentation des passages aux urgences pour des passages à l’acte suicidaire, augmentation des hospitalisations pour troubles de comportements alimentaires. « Face à ce constat, nous avons initié des actions au niveau national et permis aux établissements de trouver plus facilement des partenaires au niveau local » souligne l’animatrice.
Depuis, ce travail se poursuit, notamment en lien avec le réseau national des personnels infirmiers, avec des offres de formation pour gérer le stress, les conflits, ainsi qu’un travail autour de la prévention de la crise suicidaire. Le 27 novembre 2025, une Journée scientifique sur la santé mentale des jeunes réunira professionnels de terrain et experts pour permettre aux équipes de mieux comprendre, repérer et accompagner les troubles de la santé mentale des apprenants.
La santé mentale est l’une des dimensions de la santé globale. Elle peut varier dans le temps et il est possible de l’influencer positivement en travaillant à la qualité de vie dans les établissements de l’enseignement agricole, et en permettant à chaque individu de mieux se connaître et d’apprendre à réguler son stress et ses émotions. C’est pourquoi, à plus long terme, l’enseignement agricole suit également l’instruction interministérielle du 19 août 2022 relative à la stratégie nationale multisectorielle de développement des compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes avec la mise en œuvre d’une feuille de route sur cinq ans. Le premier objectif est de diffuser au maximum le concept des compétences psychosociales et ses applications auprès des personnels des établissements.
L’enseignement agricole déploie le Programme de développement affectif et social (ProDas). Des formations sont en cours pour intégrer le développement des compétences psychosociales tout au long des temps de vie des apprenants dans les établissements.
L’exemple de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du lycée Marmilhat
Depuis la crise de la Covid-19, la Mutualité sociale agricole (MSA) de la région Auvergne-Rhône-Alpes a constaté une hausse du mal-être des jeunes. D’après son baromètre de 2023 sur la santé mentale des jeunes en établissement agricole, 41 % des répondants déclarent avoir un symptôme de dépression et 38 % disent avoir une mauvaise santé mentale. Les causes de ce mal-être sont multiples : à 58 % la scolarité, 40 % le travail et 25 % la situation environnementale de la planète.
Sandrine Cossoul, infirmière scolaire sein du lycée Marmilhat, et travaillant en lien avec la MSA, atteste de cette dégradation de la santé mentale des élèves. Elle observe que « les filières générales subissent souvent beaucoup de pression dans le choix de l’avenir. Les élèves des classes professionnalisantes ont pour beaucoup un manque de confiance en eux et ont parfois connu des difficultés scolaires ».
En partenariat avec la MSA, l’établissement a pu mettre en place différentes activités de prévention et d’éducation à destination des élèves, pour lesquels l’accès à un suivi psychologique est compliqué, notamment en raison de la situation géographique et des coûts financiers :
- quatre ateliers animés par des psychologues d’Allo Écoute dans le cadre du projet MSA « Du mal-être au bien-être ». Ils ont été suivis d’un théâtre-forum durant lequel les jeunes ont pu réagir face à des situations qui leur semblaient problématiques ;
- des séances de sophrologie à raison d’une heure par semaine ;
- une action de prévention aux risques professionnels réalisée par la MSA pour les futurs exploitants agricoles.
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