Cyclisme, patrimoine et terroir... Eric Fottorino commente le tour
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Du vélo à l'assiette… il n'y a qu'un pas. Le commentateur du Tour de France Eric Fottorino livre sa vision de l'agriculture et du terroir au prisme du cyclisme. Chroniqueur pour France Télévision sur le Tour de France 2016, il détaille ses découvertes culinaires lors du Tour.
- Eric Fottorino, vous allez commenter la 103e édition du Tour de France qui débute le 2 juillet. Avec vos expériences de journaliste et d'écrivain et surtout avec vos origines rochelaises, quel regard portez-vous sur notre agriculture ?
L’agriculture française est à mes yeux un marqueur majeur de l’identité de notre pays. Par sa diversité, elle est l’exemple même d’un refus des stéréotypes, des modèles uniques qui banalisent et aseptisent un pays. Du lin bleu du Nord à la vigne du sud, de la polycuture-élevage des bocages aux grandes plaines céréalières, en passant par l’agriculture de montagne, ce patchwork illustre un dynamisme réel et le refus de rentrer dans un moule castrateur. Il faudrait cependant que les filières puissent trouver un soutien chez les distributeurs et les consommateurs pour pérenniser économiquement cette diversité qui est une richesse.
- Vous êtes aussi un passionné de cyclisme. Quelle est selon vous l'étape reine de ce Tour de France, par son tracé et son "patrimoine" ?
L’étape reine est pour moi la mythique et traditionnelle Pau-Luchon, le 9 juillet, avec les cols de Peyresourde et le Tourmalet entre autres difficultés. Ce sera la première grande explication et la fatigue de la première semaine de course se fera sentir. Le patrimoine est riche, du célèbre château de Pau qui permet d’évoquer Gaston Phoebus et Henri IV, aux étonnants Thermes de Chambert et leurs peintures murales, sans oublier la maison d’Edmond Rostand.
- Parmi les produits et terroirs que le ministère de l'agriculture propose cette année pour chaque étape du Tour de France, lequel a votre coup de coeur ?
Tout me fait envie pour avoir la sensation de rester en vie ! J’ai cependant un faible pour l’Abondance, reine des Alpages. Je suis sensible au rôle de l’agriculture et de l’élevage pour maintenir le dynamisme et le partage des zones de montagne. Sans les animaux et les hommes, ces espaces se refermeraient comme des gouffres et la collectivité y perdrait. Les territoires qui se ferment sont toujours un amoindrissement de la Nation. Les vaches Abondance - quel beau nom ! - contribuent à cette ouverture essentielle. Et à la tradition du goût grâce au reblochon et à tous les fromages que leur lait inspire !
Commentaires à retrouver lors de chaque étape du Tour de France 2016 sur France 2 / France 3.
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