Valorisation des bois de crise et résilience de la filière forêt-bois : vers une culture du risque

Rapport de mission interministérielle d’évaluation et de conseil n°24073

Février 2025

Enjeux

Les forêts subissent différentes crises - tempêtes, incendies, dépérissements liés à la sécheresse, attaques parasitaires - qui peuvent provoquer un afflux de bois sur le marché aval. Une meilleure gestion de ces crises permettrait de limiter la quantité de bois touchés et d’en assurer une valorisation adéquate dans un objectif économique mais également environnemental, par le stockage du carbone.

Méthodologie

La mission a mené des entretiens avec les parties prenantes nationales de la filière forêt-bois et s’est rendue dans cinq régions (Nouvelle-Aquitaine, Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Occitanie) et trois autres États européens (Allemagne, Autriche et Espagne).

Résumé

La mission souligne l’importance de connaître, sensibiliser, accompagner et communiquer sur la vulnérabilité des peuplements forestiers. Cela passe par :

• le développement de la surveillance des forêts, en complétant les approches actuelles par les apports des nouvelles technologies et de la science participative ;
• le travail en partenariat européen sur les cartes de vulnérabilité et l’information du grand public ;
• l’accroissement des échanges des ministères avec leurs partenaires européens qui se sont impliqués de longue date sur ces thématiques.

Elle propose de mettre en place une organisation dédiée à l’anticipation des crises et des formations spécifiques à la gestion des risques, afin de passer d’une culture de la programmation forestière à une culture de l’adaptation, indispensable au regard des incertitudes qui pèsent sur l’évolution des forêts.

Les crises générant un besoin important de renouvellement forestier, la mission souligne l’importance d’intégrer les évolutions climatiques futures et rappelle que le renouvellement ne se fera pas sans un rétablissement de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. Elle invite à mieux sécuriser le risque financier associé aux crises, que ce soit pour les propriétaires privés via les mécanismes d’assurance, ou pour les communes forestières, dans une approche plus large de stratégie de long terme.

La préparation de la gestion de crise est possible, même sans connaître l’ampleur exacte et la localisation de ces crises. Cela nécessite de mieux équiper la forêt en desserte, d’investir dans des aires de stockage de grumes et de préserver le maillon des entreprises de travaux forestiers, indispensables à l’évacuation des bois de crise.

La mission propose des adaptations des cadres réglementaires et des normes applicables aux bois de crise.

Enfin, la mission invite à mieux prioriser les actions de gestion de crise au regard des objectifs définis et des moyens disponibles. Elle indique que les aides publiques resteront nécessaires si l’on veut pérenniser la forêt, mais qu’il est possible de mieux les cibler.

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