Projet de création d'un Institut des hautes études de l'agriculture
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Le CGAAER a été chargé d'une mission d'étude d'opportunité et de préfiguration d'un Institut des hautes études de l'agriculture (IHEDA) à Châlons-en-Champagne.
ihedn.fr Rapport de mission de conseil n°17073
Mars 2018
Mots-clés : agriculture, enseignement, Châlons-en-Champagne, Marne, IHEDA
Enjeux
La ville de Châlons-en-Champagne, en raison de sa localisation au sein d'un grand bassin agricole (régions Grand Est et Hauts-de-France) en bordure de l'Allemagne et du Benelux, ambitionne de devenir un « centre de référence mondial sur l'agriculture » à travers son projet « Planet A » qui comprend notamment la création d'un Institut des hautes études de l'agriculture (IHEDA) sur le modèle de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN) ou de l'Institut des hautes études de développement et d'aménagement des territoires en Europe (IHEDATE).
L'idée d'un tel institut pose la question de son opportunité et de sa configuration : forme juridique, gouvernance, modèle économique...
Enfin, la localisation à Châlons-en-Champagne constitue un point d'attention.
Méthodologie
La méthodologie retenue a reposé essentiellement sur des interviews qualitatifs avec les principaux acteurs concernés, au plan national et régional.
Une analyse documentaire de modèles tels que l'IHEDN, l'IHEDATE, l'Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST) et le Cycle des hautes études européennes (CHEE), a également été menée.
Résumé
L'IHEDA pourrait se concevoir comme un cycle de haut niveau sur l'agriculture, d'une vingtaine de jours sur l'année, à destination de 30 à 50 auditeurs, hauts responsables aux cursus diversifiés, du public, du privé, élus, représentants syndicaux, responsables d'associations ou d'ONG, journalistes... certains pouvant venir de l'étranger. L'agriculture, enjeu géopolitique majeur, y serait traitée dans toute sa globalité, couvrant également les thèmes de la forêt, l'alimentation et la bioéconomie. Tous ces sujets seraient abordés au plan national et international, dans leurs rapports aux grandes questions actuelles (environnement, énergie, croissance, emploi...).
L'idée d'un tel IHEDA a du sens.
La formation dispensée, en sensibilisant aux réalités de l'agriculture actuelle, pourrait contribuer à renouer le dialogue et à retisser les liens de confiance aujourd'hui distendus entre le monde agricole et la société. Elle pourrait également contribuer au développement d'une culture commune sur la question agricole.
En outre, cette formation s'avère avoir toute sa place au regard de l'absence, dans le paysage de la formation à destination de hauts responsables aux cursus diversifiés, de cycles d'études orientés spécifiquement sur l'agriculture.
La réflexion sur la configuration de cet IHEDA conduit à privilégier une structure souple et simple.
Même s'il existe déjà une association de préfiguration de l'IHEDA créée à l'initiative de la ville de Châlons-en-Champagne, la question de la forme juridique de cet institut mérite d'être abordée. Si le modèle associatif avec la possibilité d'une évolution vers une fondation reconnue d'utilité publique (FRUP) semble pertinent, la question de l'hébergement de l'IHEDA comme cycle dans une autre structure déjà existante demanderait à être étudiée.
Dans le cas où l'IHEDA serait finalement une association, la mission suggère qu'une des personnalités qualifiées siégeant au conseil d'administration soit issue du ministère en charge de l'agriculture.
Pour s'assurer de la viabilité d'un tel institut, quelle que soit sa forme, la mission recommande de l'adosser à un ou plusieurs « lieux d'intelligence » (écoles, universités,...).
Par ailleurs, la mission propose, dans le cas où l'IHEDA serait finalement une association, que soit étudiée la possibilité d'une participation du ministère de l'agriculture au financement du cycle de formation sous forme d'une subvention publique.
Quant à l'idée d'implanter l'IHEDA à Châlons-en-Champagne, au-delà des atouts et des faiblesses du lieu, elle dépendra des choix politiques à faire et de l'engagement des acteurs concernés au même titre que la réussite de la mise en œuvre d'un tel cycle.