Crédit ci-après
Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

18 mai 2020 Info +

Le Département de la santé des forêts : rôle et missions

Deux personnes en forêt observant à la jumelle
DSF/agriculture.gouv.fr

Créé en 1989, le Département de la santé des forêts est en charge de la surveillance sanitaire des forêts françaises de métropole. Pour assurer la protection et la qualité des forêts, le réseau de forestiers du DSF surveille les forêts, diagnostique les problèmes sylvosanitaires, aide et conseille les gestionnaires et les propriétaires. Il suit l’évolution et l’impact des ravageurs des forêts et identifie les éventuels problèmes émergents. Le DSF, c’est 10 000 observations sylvosanitaires par an !

carte de France présentant 6 pôles Le réseau de correspondants-observateurs : nord-ouest, grand-est,sud-ouest, Bourgogne Franche Comté, auvergne Rhone -Alpes et sud est

Le DSF est organisé en 6 pôles régionaux ou interrégionaux (Nord-Ouest, Nord-Est, Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-Est) qui animent le réseau de forestiers de terrain. Les pôles sont hébergés au sein des directions régionales de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt (DRAAF).

À Paris, à la direction régionale de l’alimentation (DGAL) définit la stratégie de surveillance de la santé des forêts.
Quatre experts nationaux appuient le réseau.

Ils se répartissent les thématiques suivantes : pathologie forestière, entomologie forestière, dépérissements, forêt méditerranéenne, changements climatiques et télédétection.

À télécharger

La santé des forêts en quelques chiffres

  • 16 millions d'hectares de forêts surveillés ;
  • 230 correspondants observateurs ;
  • 300 problèmes sanitaires différents diagnostiqués chaque année ;
  • 800 échantillons analysés par an en laboratoire pour compléter les diagnostics ;
  • 10 000 observations par an en forêt ;
  • 1 800 problèmes identifiés sur pins chaque année ;
  • 1 700 problèmes identifiés sur chênes chaque année.

Origine du réseau

Le DSF a été créé en 1989 à la suite de problèmes sanitaires très médiatisés rencontrés dans les années 1980 comme les dépérissements de chênes en forêt de Tronçais ou les dépérissements de résineux attribués aux pluies acides. Il est alors apparu la nécessité de mettre en place un dispositif solide de surveillance de la santé des forêts.

Réseau de correspondants-observateurs

Le DSF gère un dispositif de surveillance, de diagnostic et de conseil phytosanitaire pour la forêt. Il s’appuie sur un réseau de plus de 200 forestiers de terrain appelés correspondants-observateurs (CO) qui travaillent dans différents organismes (ONF, CNPF ou services déconcentrés du ministère en charge de l'agriculture). Formés aux problèmes de santé des forêts, ces « CO » sont la référence locale pour les propriétaires et les gestionnaires qui s’interrogent sur la santé de leurs forêts.

Les missions

Les observations du réseau en forêt ont montré que si plusieurs centaines de problèmes causent des dommages en forêt, quelques dizaines seulement sont à l'origine de l'essentiel des dommages. Ces causes de dommages principales sont donc priorisées dans le recueil de l'information sylvosanitaire. S’y ajoute la veille sylvosanitaire qui permet de détecter les dommages éventuels liés à d'autres causes pouvant être localement et temporairement importantes ou devenir progressivement une nouvelle priorité. Enfin, dans le contexte du changement climatique et des échanges internationaux, de nouveaux bioagresseurs peuvent être introduits et font l'objet d'une surveillance.

Ainsi, la stratégie de recueil de l'information sylvosanitaires se décline ainsi selon 3 grands axes : le suivi spécifique des organismes causant la majorité des dégâts sanitaires, la veille sylvosanitaire des forêts et la surveillance des organismes réglementés et émergents

Le suivi spécifique des organismes causant la majorité des dégâts sanitaires en forêt

En forêt française métropolitaine, 25 ravageurs seulement sont responsables de la moitié des dommages sanitaires observés.

Des suivis spécifiquement adaptés aux caractéristiques biologiques, spatiales et temporelles de ces causes de dommages sylvosantaires permettent de préciser et d’optimiser les observations de ces problèmes.

Exemple : la processionnaire du pin, les défoliateurs des feuillus, chalara fraxinea…

La veille sylvosanitaire

Les correspondants-observateurs signalent tous les problèmes sylvosanitaires qui ne font pas l'objet de suivis spécifiques à l'aide d'une fiche qui prend en compte la gravité du problème.

Il faut entendre par « problème sylvosanitaire » tout dégât, symptôme alarmant ou indice de présence d’un problème sylvosanitaire, identifié ou non, et laissant présager des dommages à venir. Chaque année, 300 problèmes différents sont relevés dans la forêt française de métropole. 1700 observations sont faites sur les chênes et 1 800 sur les pins. 800 échantillons sont envoyés en laboratoire pour préciser les diagnostics.

Exemple : les pourridiés racinaires (fomes, armillaire…), les sécheresses, les pucerons, les cochenilles…

La surveillance des organismes réglementés et émergents

Des prospections dirigées sont nécessaires lorsqu'il s'agit de détecter la présence d'organismes émergents ou envahissants (notamment les organismes réglementés qui peuvent avoir un plan de surveillance national) ou de préciser l’absence d’un tel organisme.

Avec les changements globaux et le commerce international, les introductions d’organismes se multiplient (par le passé : le dendroctone du pin, la graphiose de l’orme, l’encre et le chancre du châtaignier, la cochenille du pin… et plus récemment : le cynips du châtaignier, le capricorne asiatique, la pyrale du buis…). Certains organismes font même aujourd’hui partie du paysage comme l’oïdium. Ces organismes et les maladies émergentes font l’objet d’observations et de suivis adaptés.

Exemple : le nématode du pin, la maladie des bandes rouges sur pin laricio, phytophthora ramorum…

Mission du CGAAER sur le dispositif de surveillance de la santé des forêts : Rapport et Lettre

Partenariat

Le DSF a développé de nombreux partenariats, notamment avec la recherche (INRAE, IRSTEA, Universités) et avec l'IGN. Il a établi des coopérations internationales (Allemagne, Suisse, Belgique, Maroc...).

Voir aussi