Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

18 mars 2025 Info +

La France et le Maroc, partenaires pour la formation agricole

Jeudi 27 février, au Salon international de l'agriculture, le stand du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a mis en lumière le dynamisme, la qualité et la longévité du partenariat franco-marocain dans le domaine de la formation agricole. L’occasion de donner la parole à des étudiants marocains et français, ainsi que de valoriser les actions de coopération mises en place.

La France et le Maroc sont des partenaires de longue date pour développer la formation agricole et partager leur savoir-faire et leur expertise. Un exemple emblématique est le « Stage 250 ». Créé en 1990, ce programme d'accueil d'étudiants marocains en France permet de favoriser la mobilité croisée entre établissements agricoles.
Le 23 février 2025, la ministre Annie Genevard et son homologue marocain Ahmed El Bouari, ont renouvelé pour une période de dix ans la convention relative à ce partenariat actif depuis 35 ans.
Cette convention s'inscrit dans le cadre de l'arrangement administratif de coopération entre nos deux pays dans le domaine agricole. Renouvelé le 1er mars 2024, il vise notamment à développer des approches pédagogiques innovantes et à accompagner la transformation du secteur agricole face aux défis actuels, comme le changement climatique.

« Cet arrangement administratif inscrit la coopération dans une dynamique durable et innovante qui permet d’accompagner la transformation du secteur agricole en formant des professionnels qualifiés, capables de relever les défis de la souveraineté alimentaire, de la transition écologique et de l’innovation technologique », a précisé Bouchra Chorfi, cheffe de la Division de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (DETFP) de la DEFR1 marocaine.

Ce dispositif s’articule autour de 3 objectifs principaux :

  • la collaboration institutionnelle entre les inspections de l’enseignement agricole des deux pays.
  • le partage entre les établissements dans une logique de réciprocité, avec la mobilité des étudiants et des personnels.
  • la formation de professionnels, aussi bien techniciens qu’ingénieurs, éclairés par les outils scientifiques dans un contexte de réchauffement climatique des deux côtés de la Méditerranée.

« Notre ministère est attaché à cette coopération fondamentale avec le Maroc qui a été à nouveau confirmée au début du Salon par nos gouvernements respectifs », a souligné en conclusion Cyril Kao, adjoint au directeur général de la DGER et chef du service enseignement supérieur, recherche et innovation.

Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

Une opportunité d’échange enrichissante pour les étudiants

Plusieurs étudiants ont témoigné de leur expérience, apportant une vision concrète de la coopération entre les deux pays.

Parmi eux, Layla Iaich, étudiante marocaine, est titulaire d'un premier BTS en oléiculture et d'un second technico-commercial en production horticole, à l’Institut des techniciens spécialisés en agriculture d'Errachidia. En 2023, elle a bénéficié du programme Stage 250 : elle a passé six semaines auprès de maraichers biologiques et producteurs de spiruline en agritourisme. Par la suite, Layla Iaich a intégré la première année d’un BTS végétal en France, axé sur les pratiques biologiques.
« L’agriculture biologique française est en avance sur les pratiques innovantes et mon expérience ici inspire mon projet professionnel de lier l’agriculture au tourisme. Je voudrais créer une auberge en agritourisme dans ma région qui proposerait des repas 100% biologiques », a confié Layla Iaich.

Quant à lui, Gabriel Rodrigues De Sa, apprenti français en BTS Agronomie et Culture durables, a raconté son expérience de mobilité collective lors d’un voyage d’étude de huit jours à Mohammédia, dans la banlieue de Casablanca, avec le lycée agricole La Bretonnière (Seine-et-Marne). L’objectif du programme d’étude : faire découvrir aux étudiants les méthodes marocaines innovantes de culture, notamment dans le domaine de la gestion de l’eau. « Nous avons pu échanger avec des étudiants marocains, visiter des laboratoires de pointe et découvrir des pratiques d’irrigation peu fréquentes en grande culture en France, comme le goutte-à-goutte qui préserve la précieuse ressource eau », a expliqué Gabriel Rodrigues De Sa.

Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

Des projets communs pour renforcer le partenariat

Il existe de nombreux projets communs entre le Maroc et la France dans le domaine de la formation agricole.

On peut citer le programme RIPAD (Réseau pour l’innovation et la professionnalisation en agriculture durable). Ce consortium regroupant quatre lycées agricoles français et quatre instituts techniques marocains, ainsi que l’Institut agronomique de Montpellier et l’École nationale d’agriculture de Meknès (ENAM), travaille sur la transition vers une agriculture durable, imposée par les enjeux climatiques, et au décloisonnement entre l’enseignement supérieur et les instituts techniques et professionnels.
Abdessalem Tahiri, directeur adjoint chargé des affaires académiques de l’ENAM, a salué cette initiative bilatérale : « Grâce à ce réseau, nous avons pu organiser deux programmes d’échanges. Un premier concernant les équipes pédagogique et administrative françaises avec des visites organisées au Maroc, et un second en retour pour les mêmes équipes, en France. L’interconnaissance des personnels a permis des mobilités étudiantes avec des voyages d’étude réciproques et des échanges techniques sur les exploitations pédagogiques dans les deux pays ».

Un projet de coopération franco-marocaine centrée sur les formations aux métiers de l’agroalimentaire, financé par le Conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, qui a mobilisé les établissements d’enseignement agricole de la région, a également été présenté. Le projet s’appuie sur trois axes : la qualité des formations, l’enjeu commun de la transition et le renouvellement des générations. « Ce rapprochement répond aux objectifs de transitions portés par notre ministère, notamment en ce qui concerne l’enseignement agricole et la sécurité alimentaire », a conclu Marie-Catherine Arbelot de Vacqueur, cheffe du service régional de la formation et du développement de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) de Bourgogne-Franche-Comté.

1 Direction de l’enseignement, de la Formation et de la Recherche