25 octobre 2021 Publication

La filière viande de chevreau

  • Jérôme Burq
  • Philippe Seinger

Le CGAAER a été chargé d’une mission de conseil pour un appui à la filière viande de chevreau.

Beandeau de la lettre d'octobre 2021 du CGAAER
Chevreau
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

Rapport de mission de conseil n°21026

Septembre 2021

Mots-clés : chevreau, filière, interprofession agricole, abattoir, abattage d’animaux, financement, consommateur, fromage de chèvre, lait, viande

Enjeux

La filière viande de chevreau est affectée depuis le printemps 2020 par une crise importante en relation avec la pandémie de covid-19.

Cette crise a accentué les difficultés structurelles que traverse la filière depuis plusieurs années. Elle reste très dépendante de l’export d’autant que le marché national s’étiole, tout en étant marquée par une très forte saisonnalité (Pâques et Noël).

Même si la filière a un poids économique limité, ses difficultés pourraient affecter de manière importante la filière laitière caprine, alors que la production de chevreau est un préalable à la lactation et au renouvellement du cheptel laitier.

Le CGAAER a été chargé d’une mission de conseil pour un appui à la filière viande de chevreau.

Méthodologie

La mission a d'abord dressé un tableau de la filière en quelques chiffres puis, ayant rencontré les acteurs concernés, elle décrit la situation actuelle, les enjeux et les difficultés. Elle a également rappelé les exigences réglementaires, puis esquissé les contours d’une stratégie possible en proposant une méthode, une liste de mesures et des pistes de financements.

Résumé

L’état des lieux de la filière viande de chevreau souligne ses points de fragilité structurelle : une filière à faible valeur avec des petits chevreaux légers essentiellement destinés à l’export en carcasse, qui fonctionne de manière oligopolistique autour de trois abattoirs, une répartition de la valeur au détriment des éleveurs-naisseurs et surtout des engraisseurs, et une dimension bien-être animal.

À partir d’une analyse des positions des différentes parties prenantes, la mission propose de conforter une stratégie déjà initiée : la diminution du nombre de petits chevreaux par la promotion des lactations longues et le développement d’une filière d’engraissement et d’abattage en chevreaux lourds.

La mission émet sept recommandations permettant d’accompagner une stratégie globale de recherche de nouveaux débouchés, de nouveaux produits et de nouveaux circuits dans un cadre de nouvelles relations notamment contractuelles entre les différents acteurs. La recherche-développement, la formation et la communication devront y contribuer.

En particulier :

  • La mission propose l’étude de la mise en place d’un soutien public au chevreau lourd engraissé à la ferme et dans les ateliers d’engraissement pour inciter les éleveurs à engraisser des chevreaux lourds en vue de les transformer.
  • Un appui du médiateur des relations commerciales du ministère sera probablement nécessaire pour aider à construire des cahiers des charges et à mettre en place des contractualisations entre différents acteurs intervenant dans la filière, dans le cadre d’Egalim 2.
  • L’interprofession doit se saisir de ces propositions pour co-construire une stratégie de filière dans le cadre d’un fonctionnement général amélioré.
  • Enfin, la mission incite fortement l’interprofession laitière à s’investir, y compris financièrement, de manière pérenne dans ce sujet qui n’est pas exempt de risque pour elle à moyen terme.

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