08 mars 2017 Info +

Guadeloupe : agir pour les femmes dans le milieu agricole

S’il est vrai que les femmes ont toujours joué un grand rôle au sein des exploitations agricoles, il n’y a que peu de temps que celui-ci est légitimé économiquement, socialement et juridiquement. Et pourtant... elles représentent un quart des chefs d’exploitations agricoles (25.5% en 2014). Cette proportion est stable depuis 10 ans. Les cheffes d'exploitation exercent principalement leur activité dans le secteur de l'élevage bovin-lait (18%), les cultures céréalières et industrielles (16.5%) et les cultures et élevages non spécialisés (13%).

En Guadeloupe, l'Union des femmes guadeloupéennes est la première organisation à célébrer la Journée internationale des droits des femmes en Guadeloupe. Ketty Couriol-Lombion, cheffe du poste frontalier à la Direction de l'alimentation, de l'agroalimentaire et de la forêt Guadeloupe (DAAF) et présidente de l’UFG, témoigne des actions menées en faveur de la cause des femmes, des familles et de la personnalité guadeloupéenne, depuis sa création en 1946.

"L’UFG s’est fortement impliquée dans la défense des intérêts des ouvrières agricoles, le soutien aux petites agricultrices, la préservation du foncier agricole et bien d’autres actions visant à améliorer la condition féminine, notamment dans le monde agricole. Elle a toujours célébré le 8 mars. Pour nous, cette journée demeure indissociablement liée aux combats collectifs des femmes pour leur pleine émancipation, la reconnaissance et l'exercice de leurs droits, un combat pour l'édification d'une société meilleure, de progrès, d'égalité des droits de justice et de liberté pour tous.

A titre d'exemple, il me plaît de souligner l'implication de l'UFG pour la défense de la terre de la Guadeloupe, la défense de ceux et celles qui en vivent comme de ceux et celles qui y vivent.

L'UFG s'est toujours portée aux côtés des ouvrières agricoles de la canne et de la banane, en appuyant des revendications pour l'amélioration de leurs conditions de travail et de salaire. Par exemple :

  • le soutien apporté aux petites agricultrices en faisant mieux connaître et en mettant en valeur leur production et leurs produits issus de la transformation agricole au cours des marchés et kermesses,
  • la popularisation par une incitation à leur ''remise au goût du jour'' des jardins créoles et des ''carrés de plantes médicinales'', pour la valorisation de leur richesses et leur intérêt,
  • la participation active aux mouvements et manifestations contre la fermeture des usines, notamment celle de Beauport, et pour le plein maintien de la culture de la canne à sucre et de l'industrie sucrière,
  • l'organisation de campagnes d'information et débats publics sur le thème de la production agro-alimentaire comme débouchés possibles et de qualité pour l'économie de la Guadeloupe.

C'est également parce qu'elle fait partie du patrimoine guadeloupéen que la terre de la Guadeloupe, sa préservation et sa protection effective ont fait et font toujours l'objet de la préoccupation et des actions de l'UFG.

Ainsi, l'association a eu l'occasion à plusieurs reprises de mettre en garde contre le déclassement des terres agricoles, de dénoncer les méthodes d'agriculture néfastes pour la santé des Guadeloupéens, de dénoncer la mise en danger de sa biodiversité, les risques d'appropriation de ses ressources naturelles, etc. La volonté étant toujours par toutes ces actions de favoriser la prise de conscience des femmes guadeloupéennes de ces importants problèmes et de leurs conséquences.

Dans tous ces domaines, les entreprises et actions de l'UFG ont souvent porté leurs fruits, parfois moins que nous l'espérions, mais il est indéniable que toutes ont apporté une contribution, que ce soit aux débats d'idées en faveur de l'avancée de la Guadeloupe ou à cette avancée elle-même.

En ce sens, l'Union des Femmes Guadeloupéennes a pleinement rempli la tâche qu'elle s'est assignée et continuera de le faire."

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