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© Pascal Xicluna / Min.Agri.Fr

02 mars 2017 Info +

Comportements alimentaires : « Le consommateur souhaite contrôler sa santé à travers son alimentation »

Dans le cadre du Contrat de la filière alimentaire, le ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt et ses partenaires (Ania, CGAD, CGI, Coop de France, FCD et FranceAgriMer) ont souhaité une étude collective et prospective "Comportements alimentaires 2025" visant à mieux comprendre et à anticiper l’évolution des tendances alimentaires des consommateurs français. Interview de Bertrand Oudin, directeur de BLEZAT Consulting, cabinet de conseil pour les entreprises agricoles et agroalimentaires et les institutions.

Quel a été votre rôle dans cette étude ?

Au-delà de la production et du respect du calendrier, le rôle de BLEZAT Consulting a été de coordonner un travail collectif et de coordonner le collectif du comité de pilotage composé des sociologues et des experts de la consommation du Crédoc et des membres de Deloitte Développement durable pour les aspects sur le gaspillage alimentaire et le développement durable. C’est un travail innovant en termes de gouvernance au sein de la filière.

Quel sera l’usage de cette étude par les entreprises ?

Les fiches ont été produites pour les entreprises mais pas seulement. L’ensemble des acteurs, y compris la filière agricole, devrait profiter de ces fiches pour se fixer un cadre de réflexion. Beaucoup attendaient des chiffres très précis. Nous sommes là pour donner les grandes tendances, les grandes lignes fortes des évolutions et des tendances de l’agriculture et pas seulement regarder les tendances les plus. Il y a des gisements d’innovation dans les fiches qui sont peut-être moins visibles et méritent d’être soulignés.

Une tendance alimentaire qui vous a marqué ?

Le digital est facteur de rupture mais c’est aussi, pour beaucoup d’entreprises, une compétence qui n’est pas forcément maîtrisée. Cela va provoquer la création de nouveaux métiers, d’appuis collectifs ou visuels qui risquent de changer le modèle économique actuel.

De plus, tout ce qui est lié à la santé et au bien-être, est très important. La population est vieillissante et parfois en bonne santé, cela donne envie de vieillir dans les meilleures conditions possibles. Des produits sains « sans quelque chose » et des produits « plus quelque chose » sont en pleine évolution. Le consommateur essaie de contrôler sa santé à travers son alimentation. Cette tendance-là se renforce de plus en plus et notamment pour les consommateurs, en centre urbain, de plus en plus attachés à la qualité de l’alimentation.

Egalement, la réduction des protéines animales, avec de nouvelles occasions de consommation, tend à changer ce que le consommateur va avoir dans son assiette. En ce qui concerne les nouvelles occasions de consommation, le snacking fait émerger beaucoup de concepts de restauration hors domicile mais aussi hors espace de restauration.

Enfin, dans les nouvelles occasions de consommation, on voit que l’entrée tend à disparaître, on a une simplification du repas qui s’impose. On passe de « solutions produits » à des « solutions repas », y compris dans les rayons de supermarchés.