Régression de l’épidémie de bombyx disparate en Bourgogne Franche Comté
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Défoliations totales de milliers d’ha de chênaie-charmaie-hêtraie dues au bombyx disparate en Haute-Saône (Champlitte, mai 2020)
Après plus de 25 ans de présence discrète en Bourgogne-Franche-Comté, les populations de bombyx disparate ont eu localement un développement épidémique de 2019 à 2022, probablement favorisé par les épisodes remarquables de sécheresse et de chaleur de 2018, 2019 et 2020. Des défoliations marquées voire totales de chênaies, charmaies, hêtraies ont été relevées dans les départements de la Côte d’Or, de la Haute-Saône et de la Saône-et-Loire : plus de 500 ha en 2019, 6 000 ha en 2020 et 10 000 ha en 2021.
Les érables champêtres, frênes et tilleuls ne présentent généralement pas de consommations foliaires marquées illustrant l’appétence première du ravageur pour les chênes, charmes et hêtres (M. Mirabel, DSF)
Les pullulations de bombyx disparate durent en règle générale entre 2 et 4 ans. Celle qui a débuté en 2019 en Bourgogne-France-Comté, avec une culmination en 2021, montre une régression nette en 2022 même si des peuplements forestiers sont encore fortement défoliés localement en Côte-d’Or.
Illustration de la pullulation en phase épidémique de bombyx disparate : très nombreuses chenilles à différents stades larvaires (Haute-Saône, M. Mirabel, DSF, 2020) et nombreux papillons femelles en train de pondre (Côte d’Or, T. Durand, DSF, 2019)
En 2022, un cortège constitué par une faune auxiliaire diversifiée de prédateurs (les calosomes notamment), de parasitoïdes et de virus, contribue à l’effondrement des populations du ravageur et au retour à une phase endémique. Il convient de laisser réagir le milieu naturel et de le perturber le moins possible durant cette phase épidémique.
Parasites des chenilles du bombyx disparate : les œufs blancs ont été déposés par un tachinide (M. Goudet) ; chenilles mortes atteintes par un virus (polyédrose) : elles sont suspendues dans la position d’un V inversé (M. Mirabel, DSF, Côte-d’Or, 2022) ; chenilles parasités et atteintes de viroses - les tachnides sont des vecteurs potentiels du virus (M. Mirabel, DSF, Côte-d’Or, 2022)
Une étude cherchant à identifier des facteurs stationnelles, sylvicoles et sanitaires prédisposants à cette gradation a confirmé le fait que le bombyx disparate privilégie lors de ces défoliations les chênaies de faible hauteur aux houppiers dégradés (F. Dumortier, DSF, 2022).
L’augmentation du nombre de sécheresses ces dernières années, avec en particulier les épisodes de déficits hydriques remarquables de 2018, 2019 et 2020, contribue à la fois à favoriser le développement du bio-agresseur et à affaiblir les arbres par les stress hydriques engendrés.
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