Question au gouvernement : réponse de Bruno Le Maire à Thierry Benoit (app. NC)
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Thierry Benoit, député apparenté Nouveau Centre Ille-et-Villaine
Merci, Monsieur le Président. Une question à Monsieur le Ministre Bruno LE MAIRE. Question à laquelle j’associe le président François SAUVADET et les députés du groupe Nouveau centre. Les centristes avaient milité durant des années pour la mise en place d’un Observatoire des prix et des marges pour plus de transparence dans la formation des prix des produits alimentaires. Le premier rapport de l’Observatoire révèle clairement la responsabilité de la grande distribution sur la hausse des prix à la caisse pour les consommateurs et les revenus de plus en plus faibles des agriculteurs. La marge des distributeurs oscille entre 35 %pour le melon et 59 %pour la pomme. Sur le litre du lait UHT, vendu 70 centimes en rayon, la grande distribution gagne 15 centimes, soit… (phon)… de la marge brute. Pendant ce temps, les agriculteurs meurent à petit feu et les consommateurs sont priés de mettre la main au porte-monnaie. Ce n’est pas tenable. Pour le Nouveau centre, les agriculteurs ne doivent plus être considérés comme la variable d’ajustement par les intermédiaires qui fixent le prix de manière unilatérale. Ils doivent, au contraire, retrouver toute leur place dans le processus de formation du prix. Quant aux consommateurs, ils ont le droit de savoir comment sont fixés les prix et quelles sont les marges pratiquées par les distributeurs et par l’ensemble des acteurs des différentes filières. Monsieur le Ministre, ce premier rapport constitue un progrès indéniable dans les connaissances des marges brutes. Reste à faire la lumière sur les marges nettes. En effet, si les éléments d’information semblent clairs du côté des industriels et des agriculteurs, les distributeurs se sont montrés réticents à la transmission d’informations sur la formation de la marge nette. Monsieur le Ministre, quelles suites seront données à ce rapport ? Les députés centristes appellent clairement à plus de transparence sur les marges commerciales et partage de la valeur ajoutée. Je vous remercie.
Bruno LE MAIRE, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du territoire :
Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés. Monsieur le Député Thierry BENOIT. Les députés centristes ont effectivement demandé la transparence sur les marges en matière de prix alimentaires. Cette majorité a fait la transparence sur les marges sur les prix alimentaires. Avec Frédéric LEFEBVRE, nous avons mis en place, il y a quelques mois, un Observatoire des prix et des marges qui vient de rendre un rapport très complet de plus de 200 pages qui établit un certain nombre de choses très claires. Ce qu’il y a de plus clair, c’est que la grande distribution, sur un certain nombre de produits alimentaires, fait des marges qui sont excessives. Il n’est pas normal qu’en matière de prix du lait, les marges soient aussi importantes. Il n’est pas normal que sur la tranche de jambon, la moitié de la marge soit faite par les distributeurs. Alors, les distributeurs nous disent il ne s’agit que de la marge brute. Très bien. Mais dans ce cas-là, que les distributeurs nous donnent les chiffres sur la marge nette qu’ils refusent de nous donner depuis des mois ! Dans ce cas-là, nous ferons une transparence totale. Je demande donc aux distributeurs de faire la transparence totale sur les marges nettes en matière de produits alimentaires. Je leur demande d’appliquer l’accord du 3 mai, qu’ils ont tous signé, qui prévoit que lorsque les coûts de production augmentent, notamment pour l’élevage, les filières se rassemblent pour répercuter l’augmentation et pour payer les éleveurs plus correctement le prix du kilo de viande qu’ils produisent. Cela doit être fait rapidement. Je souhaite également que nous sortions des relations conflictuelles que nous connaissons depuis des années dans les filières agricoles entre producteurs, distributeurs et industriels. On ne peut pas continuer sur la base de ces relations conflictuelles qui ne sont dans l’intérêt de personne. Il faut renouer le dialogue, apprendre à négocier de manière plus régulière et plus fluide, comme c’est le cas chez nos voisins Allemands. Enfin, une nouvelle fois, nous nous sommes engagés, depuis plus de deux ans maintenant, dans la nouvelle organisation des filières agricoles, des producteurs forts, des producteurs organisés, des producteurs cohérents, c’est des producteurs qui pèseront plus sur la formation du prix face à la grande distribution.