Le numérique dans l’enseignement supérieur agricole
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Une mission a été chargée de faire un état des lieux de l’utilisation du numérique dans l’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et paysager, en particulier comme support pédagogique…
Rapport de mission de conseil n°14042 CGAAER
Le numérique dans l’enseignement supérieur agricole
Philippe Garo, Michel Penel, Roland Renoult, Robert Tessier, Nicolas Petit
Décembre 2014
Enjeux
Si le numérique a envahi l’ensemble des activités des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, son utilisation dans l’activité pédagogique est reléguée en bout de chaîne.
Pour l’avenir, ceci impose à l’enseignement supérieur agricole de se doter d’une stratégie, tant au niveau des établissements et de leurs collaborations avec l’environnement universitaire régional, qu’à celui du futur Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France (IAVFF).
L’objectif de la mission est de partager des éléments essentiels de compréhension pour faciliter les constructions stratégiques, et de faire quelques suggestions d’actions immédiates.
Méthodologie
Après une analyse approfondie de documentation, la mission s’est rendue dans les établissements concernés et a procédé à un exercice de parangonnage avec quelques établissements, en France et à l’étranger.
Elle a identifié une douzaine de grands enjeux. Pour chacun d’eux, elle a dressé un tableau récapitulatif de la situation des établissements, et en a tiré des enseignements généraux.
Résumé
Un premier constat s’impose : l’enseignement supérieur agricole est déjà bien engagé dans le numérique et de façon pertinente.
Pour autant, le diagnostic conduit aussi à préconiser un effort de gouvernance, d’organisation et d’investissement dans les établissements et dans le futur IAVFF pour intégrer les nouveaux outils et les nouveaux usages.
La recommandation première est de doter chaque établissement d’un schéma directeur du numérique et de mettre en place une gouvernance du numérique assurant les transversalités nécessaires entre ses différentes composantes (enseignement, recherche, gestion, vie étudiante, …) sous l’autorité du directeur général.
La mission a relevé plusieurs fragilités : déficit de réseaux thématiques et d’échanges d’expérience (que la matière soit technique, pédagogique ou de gestion), timidité dans l’usage de ressources externes, dispersion des efforts pour l’exploitation des fonctionnalités de progiciels déployés dans plusieurs établissements.
Plusieurs recommandations ont été faites pour y remédier :
– L’introduction d’un module sur les usages des ressources numériques dans le cursus de formation des enseignants-chercheurs ;
– La mise en place d’une mission nationale pour promouvoir le numérique dans la formation continue : malgré un consensus sur la pertinence de l’usage du numérique dans la formation continue, la réalité de son usage demeure modeste ;
– L’engagement d’une réflexion collective au niveau national sur l’accès à la documentation scientifique et sur les problématiques du numérique au service de la recherche et des données expérimentales, les solutions aujourd’hui en place étant fragiles.
Par ailleurs, en parallèle à la mise en évidence de l’importance des mutualisations de site, que les établissements doivent cultiver, le futur IAVFF pourrait se voir confier des tâches d’animation et d’appui, voire de maîtrise d’œuvre, de maîtrise d’ouvrage ou de coordination dans le domaine du numérique.
Enfin, les compétences et connaissances en sécurité et de sûreté des systèmes d’information faisant désormais partie du socle dont tout cadre doit désormais disposer, les cursus scientifiques de haut niveau dispensés dans l’enseignement supérieur agricole doivent prévoir à l’avenir leur acquisition et leur validation.