©Xavier.Remongin/Min.Agri.Fr

20 septembre 2016 Info +

L’Atelier paysan : l’autoconstruction main dans la main

En Isère, l’Atelier paysan, anciennement Adabio autoconstruction, s’est donné pour mission de développer et diffuser la pratique de l’autoconstruction de matériel agricole. Rencontre avec Julien Reynier, chargé de développement de l’Atelier paysan.

La genèse

En 2009, quelques maraîchers biologiques et techniciens de l’Adabio (association des producteurs biologiques du nord-est rhônalpin) décident de fabriquer eux-mêmes de nouveaux outils pour améliorer leurs pratiques agricoles. « C’est cette idée qui a amené Joseph Templier et Fabrice Clerc, les cofondateurs et cogérants, à recenser tous les savoir-faire paysans en autoconstruction d’outils », raconte Julien Reynier, chargé de développement de L’Atelier paysan. Ils rassemblent ensuite seize de ces outils dédiés au maraîchage biologique dans un guide, puis proposent leurs plans en open source sur Internet.

La diffusion de l’autoconstruction

« C’est aussi le métier de paysan que d’observer les conditions de sa ferme et d’adapter son outil de travail, surtout en agriculture biologique, poursuit Julien. Mais le maraîchage bio draine une population hors cadres, c’est-à-dire non issue de l’agriculture et donc moins bricoleuse. C’est pour ça qu’il est important d’avoir une structure qui permet de former les agriculteurs au travail des métaux , à la conception technique. » C’est là qu’interviennent les formations de l’Atelier paysan.

Construire ensemble

Les formations de cinq jours incluent 8 à 12 stagiaires et ont lieu partout en France. L’agriculteur ne paie que les matériaux accessoires qui vont permettre de bricoler et d’aboutir à un outil à la fin de la formation. Le coût pédagogique est pris en charge par les organismes d’aide à la formation. « De notre côté, nous négocions les meilleurs tarifs avec nos fournisseurs afin de rendre l’autoconstruction des outils très accessible. » Et à chaque formation, tout le monde construit ensemble. « Chacun apprend en bricolant sur l’outil de son voisin. Et à la fin, on repart avec un outil fabriqué en commun », s’enthousiasme Julien.

Les perspectives

Aujourd’hui, L’Atelier paysan souhaite poursuivre sa recherche et développement. « Nous vivons sur un premier recensement fait il y a quatre ans. Il faut anticiper l’avenir », affirme le chargé de développement, avant d’ajouter : « Nous aimerions aussi avoir un atelier, un lieu qui permette de former les agriculteurs et qui leur donne aussi la possibilité de venir réparer leurs outils. Et nous voudrions adosser cet atelier à une ferme d’expérimentation pour essayer nos prototypes. »

L’Atelier paysan en chiffres :

  • 5 salariés
  • 15 associés
  • 120 adhérents

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