Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation
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Mardi 7 juillet, Julien Denormandie a pris ses fonctions de ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation.
Lundi 6 juillet 2020, Julien Denormandie a été nommé ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, au sein du gouvernement de Jean Castex.
Né le 14 août 1980 à Cahors dans le Lot, Julien Denormandie est agronome de formation et titulaire d’un MBA en Économie.
Il intègre l’administration en 2004 dans le corps des Ingénieurs des Eaux et Forêts au ministère des Finances.
Il devient conseiller auprès de Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, en 2012, puis de Nicole Bricq, ministre déléguée au Commerce extérieur.
En 2014, il rejoint le cabinet d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, en tant que directeur adjoint.
Il quitte ses fonctions en 2016 pour participer à la construction du mouvement En Marche ! où il occupe la fonction de secrétaire général adjoint.
En 2017, il est nommé secrétaire d’État auprès du ministre de la Cohésion des territoires, puis il devient ministre chargé de la Ville et du Logement en octobre 2018.
Le discours du ministre
Monsieur le Ministre,
Mon cher Didier,
C'est avec une très vive émotion que j'entre dans ce magnifique ministère pour te succéder. Une émotion toute personnelle et particulière par ma passion, par ma formation, celle d'un ingénieur agronome qui se met désormais au service d'un ministère si important : celui de l'agriculture, celui de l'alimentation. Et en ce jour, je mesure toute la responsabilité qui est la mienne à la tête de ce ministère si stratégique pour notre pays. L'agriculture française, elle nous nourrit. L'agriculture, elle transforme notre territoire, nos paysages. Elle est aussi un formidable atout économique pour nous, pour notre pays. Et surtout, je dois le dire, elle est au cœur de notre identité.
Alors mon cher Didier, permets-moi de t'adresser mes premiers mots, car c'est avec beaucoup d'émotion de servir son pays. C'est avec beaucoup d'émotion également de servir un président de la République, un Premier ministre, mais c'est peut-être encore plus d'émotion de succéder à un ami, pour qui j'ai un profond respect et une très grande considération. Toi, l'ardent défenseur de l'agriculture française, as fait, je dois le dire, un travail remarquable avec toutes les équipes de ce ministère, depuis maintenant près de deux ans. Je pense à la loi EGalim, je pense à la revalorisation des retraites agricoles, je pense aux négociations sur le budget de la PAC. Ce sont de véritables avancées pour nos agriculteurs, et je pourrais citer bien d'autres dossiers que tu as défendus avec détermination et avec force.
Toi, mon cher Didier, ce grand amateur de rugby que tout le monde connaît, tu as su, je crois, instiller un esprit d'équipe, un esprit de cohésion au sein des différents acteurs travaillant au sein du ministère ou avec ce ministère. C'est d'abord avec les administrations que tu as nommées, avec ces hommes, ces femmes de ce ministère dont la compétence, l'expertise est reconnue par tous. Je tiens d'ailleurs à saluer dès aujourd'hui le travail que vous réalisez au jour le jour. Je le mesure, je connais un certain nombre d'entre vous, j'ai fait parfois les mêmes études que beaucoup d'entre vous, et je sais à quel point cette compétence, cette passion que tu as évoquée, mon cher Didier, elle vous anime au jour le jour. Que ce soit sur notre territoire, à l'échelle nationale ou à l'international, et je pense également à toutes ces équipes de ce ministère à l'international. Cet esprit collectif, j'en suis sûr, c'est une passion que nous avons en commun et, cet esprit collectif, il est indispensable. Il donne à notre communauté de travail une force incontestable. Et de la force, je crois qu'il va en falloir. Il en faut au quotidien. Il en a fallu beaucoup.
Tous les acteurs ont fait preuve, notamment au cours de ces dernières semaines d'une incroyable énergie. Pendant la crise, toute la chaîne alimentaire a tenu. Et je crois pouvoir le dire au nom de beaucoup de Français, toute la chaîne alimentaire a tenu et elle a admirablement bien tenu. Et c'est grâce à l'ensemble de ses acteurs que constitue cette chaîne alimentaire que, les Français, pendant toute la période de confinement, n'ont pas eu de problème d'alimentation. Chacun a répondu présent, en première ligne, en deuxième ligne, et les Français savent ce qu'ils leur doivent. Comme l'a dit le président de la République, les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les acteurs de cette chaîne alimentaire ont constitué une ligne, une ligne forte, tenace, qui a permis que l'approvisionnement se fasse dans de bonnes conditions.
Et les défis qui sont face à nous, évidemment, ils restent immenses. Tu as engagé avec les parlementaires, que je salue, un travail essentiel sur le revenu des agriculteurs. Je le poursuivrai avec détermination, soyez en assurés. Cela passe par une juste rémunération du travail des agriculteurs. Je pense en particulier aux jeunes agriculteurs. Ces jeunes agriculteurs qui sont évidemment l'avenir de l'agriculture française. Ils peuvent compter sur moi, de l'enseignement agricole, dont je salue l'action, à leur installation. Je veillerai notamment à mettre en œuvre l'ensemble des objectifs des États généraux de l'alimentation : redonner du revenu aux agriculteurs, éleveurs, pêcheurs pour les soutenir dans leur travail au quotidien, créer des emplois et de la valeur dans les territoires. Mais c'est aussi travailler avec les filières, les industriels, les distributeurs, les organismes de développement agricole. La crise sanitaire, elle nous a également rappelé l'importance prégnante de l'alimentation. Cette nécessité absolue de garantir à tous un accès à une alimentation diversifiée et de qualité. Et pour cela, nous avons besoin, tu l'as dit cher Didier, de renforcer à l'échelle européenne notre souveraineté alimentaire.
Nous avons aussi la nécessité de permettre à chacun d'avoir accès à cette agriculture française de qualité. Parce que oui, dans les inégalités sociales, il y a aujourd'hui une inégalité alimentaire. Une alimentation sûre, durable et accessible à tous nos citoyens sera un axe fort de mon action. J'ai pleinement conscience des transformations en cours, qu'elles soient environnementales, technologiques, qui sont autant de défis pour notre agriculture et notre alimentation. La Convention citoyenne pour le climat l'a d'ailleurs rappelé récemment, les attentes de beaucoup de nos concitoyens vis-à-vis de notre action au quotidien.
Je serai là aussi à côté des acteurs de terrain pour les accompagner. Je crois, et c'est ma méthode, au dialogue, à l'accompagnement, au rassemblement, et non à l'opposition stérile. Et les défis sont importants : poursuivre la transition agroécologique que tu as tant soutenue, poursuivre l'ensemble des défis sur les pesticides, sur le bien-être animal, accompagner l'agriculture dans son adaptation au changement climatique, accompagner le renouvellement des générations. On sait que le défi est très important. Et l'installation de nouveaux exploitants. Accompagner l'industrie agroalimentaire, dont la plupart sont des PME et des ETI partout sur notre territoire. Accompagner la recherche, accompagner l'enseignement, autant de défis qui sont incroyablement importants. Et comptez sur moi pour que l'agriculture et l'alimentation soient des éléments importants du plan de relance que prépare actuellement le gouvernement.
Alors, en tant qu'ancien ministre au sein de ce pôle du ministère de la Cohésion des territoires, je suis également particulièrement sensible aux enjeux d'occupation du territoire : l'agriculture, l'élevage, la pêche, la forêt sont indispensables. Ces filières sont plus que jamais nécessaires pour maintenir et créer des emplois sur l'ensemble de notre territoire, en métropole et dans nos territoires ultramarins. Je pense également aux vétérinaires, aux acteurs du monde du cheval, autant d’acteurs qui se donnent chaque jour avec beaucoup de force pour faire vivre l'ensemble, pour relever l'ensemble de ces défis. Alors, sur ces sujets, comme bien évidemment sur la réforme de la PAC, sur l'harmonisation européenne sur les règles environnementales, ou encore la défense de nos intérêts dans le cadre du Brexit, je travaillerai, soyez en sûrs, avec détermination, avec conviction, et ce avec l'ensemble de nos partenaires, que ce soit les institutions européennes ou les autres États membres.
Pour réussir ces défis, je sais que je peux m'appuyer sur des agents dont la palette de métiers est absolument extraordinaire, sur des agents pleinement dévoués, sur des opérateurs exemplaires et engagés. Et je prendrai le temps, au cours des prochains jours, de recevoir et d'écouter tous les acteurs : les femmes et les hommes de terrain, les syndicats, les organisations professionnelles et représentatives, les élus et parlementaires, les associations. Vous me verrez sur le terrain aux côtés de l'ensemble de ces acteurs.
Et si je devais résumer, je serai le ministre des agriculteurs, à leurs côtés, fier de leur travail, que je connais bien. Je serai le ministre également d'une alimentation française, durable et de qualité, accessible à tous et prenant soin de chacun. Et tout cela, je le ferai en suivant ces chantiers que tu as ouverts depuis maintenant près de deux ans, en n'oubliant pas ces conseils que tu as pu me prodiguer, cette bienveillance qui est la tienne, et surtout cette amitié qui nous unit. Alors, comme on dit : bon vent mon cher Didier, merci pour tout ce que tu as fait, merci à toutes les équipes. Puis de mon côté maintenant, au travail, avec vous toutes et tous.