24 mars 2015 Publication

Évaluation des réseaux d’élevage et de leur financement

  • André Alanore
  • Jean-Paul Mialot

Rapport de mission d’évaluationn°14039 CGAAER

Évaluation des réseaux d’élevage et de leur financement

André Alanore, Jean-Paul Mialot

Mars 2015

Mots clés : Réseau d’élevage ; système de production ; ruminant ; équidé ; porc ; aviculture ; FranceAgriMer ; CASDAR

Enjeux

Les premiers réseaux d’élevage ont été créés il y a une quarantaine d’années par les instituts techniques animaux (IDELE, IFIP et ITAVI), souvent en lien avec les chambres d’agriculture, pour apporter des conseils et un appui technique aux éleveurs. Avec le temps, ils ont étendu et diversifié leurs fonctions (méthodologie, diversité des systèmes étudiés…).

Une mission du CGAAER a été chargée d’inventorier et de hiérarchiser les objectifs de ces réseaux au regard des missions du ministère et des stratégies des filières de production animale,puis d’en évaluer la pertinence, l’efficacité et l’efficience.

La mission a dû également faire des propositions pour consolider les ressources de ces réseaux dans un contexte où les crédits du CASDAR venaient compenser les diminutions du financement assuré par FranceAgriMer.

Méthodologie

Un comité de pilotage et un comité consultatif d’évaluation, présidé par le professeur émérite Jean Lossouarn, ont appuyé et guidé le travail de la mission.

Des entretiens et questionnaires ont été adressés à des enseignants de zootechnie et d’économie des établissements d’enseignement technique et supérieur agricole, des attachés agricoles d’une dizaine d’ambassades, des chambres départementales d’agriculture, ainsi que des trois chambres régionales d’agriculture visitées par la mission (Lorraine, Pays de Loire, Midi-Pyrénées).

Ils ont permis de confirmer et compléter les principales conclusions des deux études préalablement réalisées sur ces réseaux par FranceAgriMer en 2011 et par le GIS « Élevages Demain » en 2012.

Résumé

Pour les herbivores, les réseaux d’élevage, rebaptisés « Inosys réseaux d’élevage », sont constitués de 1 500 à 2 000 fermes fournissant des références, dont 250 spécialisées en chevaux. Le suivi est assuré par des techniciens des chambres d’agriculture dont l’activité est coordonnée par des ingénieurs de l’IDELE. L’ensemble des données est traité par le système d’informations Diapason.

Pour les monogastriques, les réseaux produisent des références technico-économiques comme la GTE*, la GTTT** et les tableaux de bord, à partir de données fournies par les coopératives et les négociants. Il existe aussi des réseaux pour les palmipèdes gras et les lapins.

Au bilan, ces réseaux constituent des infrastructures de recherche et de développement pertinentes, globalement efficientes et efficaces, utilisées en priorité pour le conseil et l’appui aux éleveurs, mais aussi par de nombreux autres interlocuteurs, comme des enseignants ou des décideurs politiques.

Ils constituent aussi un réseau d’experts dont certains deviendront cadres dans des organismes d’élevage. Ils élaborent des séries de données chronologiques utiles aux impératifs de durabilité de la production agricole, à un coût marginal. Ils doivent être maintenus et soutenus par des financements publics.

Le jeune réseau équin doit aussi être maintenu et financé par le Fonds Eperon, sous réserve de corriger certains dysfonctionnements identifiés.

La méthodologie d’approche systémique, qui fonde la base de données des réseaux d’élevage ruminants (Inosys), devrait être étendue aux réseaux d’élevage porcs, volailles et à ceux qui relèvent d’un cahier des charges « agriculture biologique ».

À moyen terme, les réseaux d’élevage devraient s’articuler avec le RICA***. Au-delà d’une nécessaire harmonisation méthodologique, un objectif à moyen terme serait un rapprochement des instituts techniques animaux.

La nécessaire pérennisation des financements publics de ces réseaux devra s’accompagner d’une simplification de leur gestion avec une consolidation nationale permettant une analyse globale des coûts et des moyens. Cette pérennisation concerne surtout la collecte et le premier traitement des données, ainsi que le stockage dans Diapason. En revanche, la valorisation doit aussi faire appel à des ressources professionnelles…

La mission a recommandé de créer, dès 2015, un groupe de travail animé par le ministère (DGAL, DGER, DGPAAT et SSP), composé de FranceAgriMer, des trois instituts animaux, de l’ITAB, l’APCA, l’ACTA, de l’INRA et de l’Assemblée des régions de France pour : Image retirée. proposer la cible commune « tous systèmes, toutes espèces », articulée avec le RICA ;Image retirée. préciser les cas souhaitables du double niveau de références nécessaires (atelier, donc gestion technico-économique-GTE, ou exploitation avec l’approche systémique) ; Image retirée. préciser les règles de financement souhaitables des étapes allant de la collecte à la valorisation des références ; Image retirée. examiner les possibilités de pérenniser des financements publics nationaux et européens, avec le souci de la simplification administrative ;Image retirée. préparer une offre de service pour capitaliser les résultats des exploitations des GIEE et des exploitations en agriculture biologique ou engagées dans l’agriculture durable.

La première réunion de ce groupe a déjà eu lieu en mars 2015.

* GTE : Gestion technico-économique ** GTTT : Gestion technique des troupeaux de truies *** RICA : Réseau d’information comptable agricole (structure européenne gérée pour les données françaises par le service de la statistique et de la prospective du ministère)

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