En Corse, des clémentines bio « zéro phyto »
Partager la page
En haute Corse, à Linguizetta, Jean-André Cardosi produit des clémentines « fines de Corse » en agriculture biologique. Celles-ci sont reconnaissables à leurs feuilles vertes et leur peau fine, conformément au cahier des charges de l’Indication Géographiquement Protégée (IGP). Ici, les fruits mûrissent sur l’arbre sans aucun pesticide, y compris après la récolte. Jus de fruits ou confitures, cet agrumiculteur valorise au maximum sa production. Une démarche vitaminée en lien avec la recherche locale !
En finir avec la course au fruit toujours plus gros, plus lisse
Ses 40 hectares de clémentiniers s’étendent sur les plaines de la Corse orientale, entre mer et montagnes. La terre y est filtrante, argileuse, ce qui donne un goût particulièrement acidulé à ces agrumes au reflet vert. Jean-André Cardosi s’est convertit au bio il y a 5 ans et possède aujourd’hui 60%de ses clémentines en agriculture biologique. « La course au fruit toujours plus rouge, plus gros, plus lisse » a eu raison de son implication dans l’agriculture conventionnelle. Et puis « les pesticides, plus on en met, plus il faut en mettre... nous allions dans le mur » ajoute l’agriculteur. Lui, préfère cueillir le fruit mûri sur l’arbre. Le bio est pour lui un idéal, un engagement personnel en cohérence avec ses valeurs alors pas de gaspillage. Les fruits hors calibre seront utiliser pour fabriquer du jus de fruits ou de la confiture. Pour réussir ce changement de cap, cet agrumiculteur s’est appuyé sur différents acteurs du territoire.
L’observation, étape essentielle
Il est accompagné par la CIVAM bio et suit scrupuleusement ses conseils agronomiques. « On ne pourrait pas exister sans cet appui technique » expliquel’agriculteur. Avec l’aide d’un calendrier établi par l’INRA, il achète régulièrement des insectes auxiliaires et expérimente la lutte biologique intégrée. Il fait également appel à lAREFLEC, un organisme de recherche appliquée qui l’accompagne dans l’installation de pièges à phéromones. Ceux ci permettent de lutter contre la mouche méditerranéenne qui pond des œufs sous la peau des agrumes. Il recourt enfin à un désherbage mécanique spécifique : un système rotatif lui permet de brosser l’herbe tout en préservant les troncs. Une équipe gagnante qui a réussi, malgré les contraintes de l’insularité, le défi de produire un produit de qualité plus respectueux de l’environnement.
Voir aussi notre reportage "La clémentine de Corse, un zeste de soleil en hiver"
INRA : A San Guiliano, une collection d’agrumes unique au monde