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Louis-Michel Nageleisen, DSF

28 février 2017 Info +

Bilans régionaux 2016

Les régions Bretagne, Centre Val-de-Loire, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie et Pays-de-la-Loire présentent, en 4 pages, leur bilan sanitaire de 2016.

En Normandie

Sur feuillus les principaux problèmes sont l’oïdium sur chêne et la maladie des tâches blanches sur l’érable. Les hêtres ont localement souffert de fortes attaques d’orcheste pour la deuxième année consécutive. Le cynips du châtaignier progresse. L’impact de la chalarose poursuit sa progression et les cas de mortalités sur gros bois se multiplient en Seine-Maritime.
Sur résineux, la maladie des bandes rouges sur pin Laricio a eu un impact globalement moins fort cette année. Les symptômes sont apparus plus tardivement. Certaines inquiétudes naissantes sur le douglas (Siroccocus, Contarinia), ne se confirment pas sur la Normandie. Les mélèzes ont présenté quelques problèmes foliaires sans doute liés à un excès d’humidité atmosphérique mais aucun problème majeur n’a été détecté. Des dégâts d’hylobe sont toujours signalés dans les plantations de l’année ; un délai d’au moins 1 an entre la coupe rase et le reboisement peut limiter ce problème. Les reboisements les plus sensibles sont ceux réalisés après épicéas et pins.

En Bretagne

Le cortège habituel des problèmes sanitaires a été observé, et seuls le puceron vert de l’épicéa et l’encre du châtaigner ont connu une recrudescence.
La saison climatique a été chaude et ventée mais les conditions de végétation ont été globalement favorables à la croissance des arbres et l’arrière saison a été idéale pour la réalisation des travaux forestiers.
Des surfaces importantes en renouvellement de peuplements résineux nécessitent des précautions importantes pour les travaux du sol et le choix des essences en fonction de leurs exigences.

En Centre Val-de-Loire

L’année 2016 est marquée par une pluviométrie exceptionnellement importante la première moitié de l’année, pour devenir très déficitaire en seconde moitié. Ces deux extrêmes ont eu des conséquences néfastes sur les plantations de l’année, et sur certains peuplements de châtaignier. Pour ce dernier, la station, l’encre voire le cynips jouent également un rôle dans de nombreux dépérissements.
Les peuplements de chênes sont également impactés par ces conditions climatiques, auxquelles on peut associer des défoliations précoces importantes dans certains secteurs et la présence importante d’oïdium cette année. La surveillance des peuplements de chênes pédonculés en situations stationnelles limites doit être menée les années à venir.
La chalarose du frêne et le cynips du châtaignier poursuivent leurs progressions, tous les départements sont désormais atteints.

Dans les Hauts-de-France

Au gré des observations réalisées par les Correspondants-Observateurs, certains faits ont particulièrement marqué la saison de végétation 2016 :

  • un printemps et un début d’été très arrosés, facteur de stress pour l’installation des jeunes plantations et favorable au développement des champignons,
  • la dégradation de l’état sanitaire des frênaies impactées par la chalarose,
  • année de vol du hanneton forestier. Augmentation des dégâts racinaires liés aux hannetons.
  • fortes attaques de puceron lanigère du peuplier et émergence de nouveaux foyers.
  • attaque inédite de la maladie des taches blanches de l’érable.
  • signalements d’attaques sévères d’hylobe sur plantations résineuses.

En Ile-de-France

Les records de pluviométrie du mois de mai ont causé de nombreuses crues sur la région Francilienne, notamment dans le département de l’Essonne. Aussi, les sols gorgés d’eau et les parcelles inondées jusqu’à la mi-juin, suivis de la période sèche des mois de juillet à septembre, ont endommagé les plantations récentes.
Un nombre croissant de châtaigneraies est impacté par la maladie de l’encre. Le massif de Montmorency est tout particulièrement concerné par ce phénomène.
Quelques défoliations printanières ont été observées sur les forêts de Rambouillet, Versailles, Dourdan, Jouy-le-Châtel et Provins, d’abord sur charmes, puis sur chênes. Cette dernière essence se porte plutôt bien depuis les 3 dernières années, même si le vieillissement des peuplements et l’inadéquation du chêne pédonculé sur certaines stations, restent des problèmes majeurs en Ile-de-France.
La chalarose du frêne et le cynips du châtaignier continuent de gagner du terrain et sont aujourd’hui bien installés dans la région.

En Pays-de-Loire

Les principaux évènements climatiques de l’année, gelées, excès d’eau et sécheresse persistante, impactent surtout les jeunes semis et plantations.
La maladie de l’encre du châtaignier s’étend dans des taillis fragilisés par le stress hydrique notamment sur les sols hydromorphes où l’action du pathogène se trouve favorisée.
Les symptômes de la maladie des bandes rouges sur pin laricio apparaissent plus tardivement qu’en 2015. Les effets immédiats moins marqués ne remettent pas en cause la vulnérabilité continue de l’essence au champignon.