Les filières pêche et aquaculture à l'heure du numérique
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De la mer à l'assiette, l'ensemble des acteurs des filières pêche et aquaculture s'est emparé des nouveaux outils offerts par le numérique. Il est un peu tôt pour parler de véritable révolution, mais une chose est sûre : on ne travaille plus sur les bateaux ou dans les criées comme il y a 10 ou 20 ans.
Sur les navires scientifiques
S'ils existent depuis longtemps, les outils utilisés pour la connaissance de la ressource permettent aujourd'hui une modélisation complexe de la dynamique des stocks halieutiques.
Les outils de détection déployés lors des campagnes océanographiques (sondeurs, sonars…) sont capables d'une localisation très fine du poisson en trois dimensions (nombre d'individu, espèce, calibre…).
Des drones sous-marins ou de surface, pilotés à distance, commencent à faire leur apparition dans les campagnes océanographiques, mais aussi dans les campagnes de surveillance de la pêche ou du littoral.
Sur les navires de pêche
Écrans, capteurs, senseurs… Il suffit de monter à bord d'un bateau de pêche pour se rendre compte combien le numérique est présent. Via des équipements de plus en plus perfectionnés – ou son smartphone – le pêcheur dispose d'informations précises sur la météo, la présence de poisson ou encore les cours du marché.
Le digital s'invite aussi sur le train de pêche qui ressemble parfois à une véritable console de pilotage. Les chaluts embarquent toujours plus de capteurs : ils donnent aux pêcheurs des informations précises sur l'état du filet et son comportement dans l'eau.
Sans oublier, le journal de pêche électronique – obligatoire – qui transmet les données de capture, plusieurs fois par jour, par connexion satellitaire. Depuis le 1er janvier 2018, les pêcheurs à pied peuvent aussi déclarer leurs captures en ligne sur Telecapêche.
À la criée
Si le débarquement et le tri du poisson se font encore majoritairement de manière manuelle, toutes les criées françaises sont informatisées et proposent la vente à distance, qui représente aujourd'hui 60% des transactions.
Des changements de pratiques qui sont autant de leviers d'innovations comme l'arrivée de la fibre optique et ses applications dans les criées, comme des caméras permettant de voir les produits en temps réel au moment des ventes, par exemple.
Avec l'informatisation des criées, le « big data » s'invite dans nos ports. Le traitement des milliers de données récupérées au jour le jour par des organismes tel que FranceAgriMer apportera des informations précieuses sur la structuration du marché de la filière pêche.
Autre innovation : afin d'améliorer la traçabilité des produits, le port de pêche de Lorient-Kéroman parie sur la puce électronique (RFID). Dès fin 2018, près de 40 000 caisses en seront équipées. Une première en France. Les informations (nom du navire, zone de pêche, date, taille, poids, qualité…) pourront être mémorisées et transmises à l'aide d'un simple réseau wifi.
Du vendeur à l'acheteur
Les mareyeurs, qui sont les premiers acheteurs, ont très vite compris quels bénéfices ils pouvaient tirer du numérique, en particulier dans la manière de transmettre l'information – commerciale et réglementaire – à leurs clients (grossistes, grandes surfaces...). Le groupe Mericq a par exemple lancé dès août 2016 son application mobile permettant la gestion de la plupart des échanges.
Côté grand public, les poissonneries en ligne se sont multipliées et les pêcheurs, notamment les plus jeunes, se mettent aussi au digital en valorisant leur pêche en direct, soit sur les réseaux sociaux, soit par l'envoi de textos à leurs clients.
S'il s'agit-là d'initiatives individuelles, le Comité régional des pêches de Martinique a lui sorti en novembre 2017 une application mobile, Pwason Matinik, qui permet aux consommateurs de suivre en temps réel la disponibilité sur les points de vente directe de produits frais pêchés.
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