Le bien-être animal, qu'est-ce que c'est ?
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Le bien-être des animaux est défini comme « l'état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l'animal » (Avis Anses, février 2018). En effet, un animal ressent des besoins, mais également des attentes. Selon les réponses à ces attentes et ces besoins, il est capable d'éprouver des sentiments positifs comme négatifs.
La notion de bien-être comprend donc l'état physique, mais également l'état mental positif de l'animal (les deux états étant interdépendants l'un de l'autre) : un animal en situation de bien-être, c'est un animal qui se porte bien physiquement et mentalement.
Les 5 libertés individuelles d'un animal
Le bien-être animal est souvent traduit par le principe fondamental des 5 libertés individuelles. L'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) reprend ce concept en tant que principe directeur afin de faire ressortir les besoins fondamentaux indispensables pour le bien-être d'un animal. Publiées pour la première fois en 1979 par le conseil britannique sur le bien-être des animaux d'élevage, ces 5 libertés sont depuis reconnues de façon mondiale car elles ont été reprises dans les codes de l'OIE.
Elles expliquent les conditions que l'homme doit offrir à l'animal pour assurer son bien-être :
- absence de faim, de soif et de malnutrition : il doit avoir accès à l'eau et à une nourriture en quantité appropriée et correspondant aux besoins de son espèce et de son statut physiologique ;
- absence de peur et de détresse : les conditions d'élevage ne doivent pas lui induire de souffrances psychiques ;
- absence de stress physique et/ou thermique : l'animal doit disposer d'un certain confort physique ;
- absence de douleur, de lésions et de maladie : l'animal ne doit pas subir de mauvais traitements pouvant lui faire mal ou le blesser et il doit être soigné en cas de maladie ;
- liberté d'expression d'un comportement normal de son espèce : son environnement doit être adapté à son espèce (il doit être en groupe si c'est une espèce sociale par exemple).
À travers ces 5 libertés, on peut s'assurer de la bientraitance animale : l'animal est dans un environnement conforme à ses besoins.
Pour lutter contre la maltraitance animale, la réglementation utilise le terme de « protection des animaux ». Ces normes « s'inscrivent dans une démarche préventive de la souffrance animale, imposant des obligations positives au propriétaire quant à la manière de traiter ses animaux » (avis Anses février 2018 p. 11/34).
En pratique, comment évaluer le bien-être animal ?
Si on recherche à évaluer le bien-être d'un animal, il faut déterminer le niveau de bien-être d'un individu particulier dans un environnement donné. Cette évaluation est souvent fondée sur le principe des 5 libertés.
C'est pourquoi il est important d'être capable d’interpréter les signes qui traduisent un état mental positif ou négatif de l'animal. C'est l'étude de ses comportements et de l'état physiologique et sanitaire de l'animal qui donne une vision intégrée de son adaptation à son environnement et de son bien-être.
Chaque espèce exprime ses comportements propres. Seule une connaissance approfondie de ces comportements permet d'émettre un jugement objectif. Il existe une science nommée éthologie qui analyse, interprète et répertorie les comportements des animaux dans leur milieu naturel et permet ensuite une meilleure compréhension des comportements dans le milieu de l'élevage. La mise en pratique d'une évaluation objective du bien-être animal en élevage est complexe.
Un outil d'évaluation appelé le Welfare Quality a été élaboré et validé sur l'appui de données scientifiques et permet d'évaluer le bien-être animal sur le terrain. Fondé sur le respect des 5 libertés de l'animal, cette méthode s’appuie sur des mesures effectuées sur les animaux. En pratique, son utilisation est compliquée à mettre en place car elle nécessite plusieurs jours pour réaliser une évaluation. Toutefois, de plus en plus d'outils de vulgarisation voient désormais le jour inspirés de cette méthode. Ces outils sont en cours de déploiement chez de nombreux éleveurs afin d'identifier les bonnes pratiques, les diffuser et donc permettre aux éleveurs de s'améliorer dans cette démarche.
De plus, même si les critères scientifiques sont indispensables, le niveau de bien-être évalué peut être contesté selon le niveau d'exigence des évaluateurs, c'est-à-dire ce qui leur paraît acceptable.
Est-ce que l'on veut un animal qui soit vraiment en état de bien-être ou qui vive simplement dans des conditions convenables ? Aujourd'hui, la réglementation définit la norme minimale en matière de protection animale. La question est en débat, et les scientifiques continuent actuellement activement les recherches à ce sujet pour avoir la plus grande précision possible et les données connues aujourd'hui sont probablement amenées à évoluer demain.
Élévage et bien-être animal sont-ils compatibles ? Des notions sont liées devant être nuancées
Les conditions d'élevage incluent les paramètres qui peuvent être favorables au bien-être. Les facteurs de risques varient en fonction des situations. Par exemple, le plein air entraîne des risques d'exposition à des maladies. Les canards du Sud-Ouest, élevés principalement en plein air ont été exposés à l'influenza aviaire via les oiseaux sauvages en contact avec eux dans les champs. A contrario, un élevage confiné pour protéger des maladies offre un environnement a priori moins riche. De même, les porcs en plein air sont soumis à un risque non négligeable de brucellose voire même de peste porcine africaine de par les contacts possibles avec les sangliers.
L'information du consommateur et le bien-être animal
Dans le monde de l'élevage, les éleveurs sont les premières personnes au contact des animaux. Ils sont également les premiers acteurs de leur bien-être.
Il est rare que le public connaisse l'élevage d'où proviennent les produits d'origine animale qu'il consomme. Les seules informations dont il dispose se trouvent alors sur l'étiquette ou sur les écriteaux d'affichage en cas de produits non préemballés.
Il n'existe pas à l'heure actuelle d'étiquetage spécifique au bien-être animal. Toutefois, certains signes officiels d'identification de la qualité et de l'origine ou autres mentions valorisantes peuvent donner des informations intéressantes. Notamment, elles peuvent témoigner de certaines conditions d'élevage. Parfois, elles sont notées distinctement, comme pour les « œufs de poules élevées en plein air », mais la plupart du temps, ces informations ne figurent pas telles quelles. Ce sont des signes présents sur les emballages qui traduisent éventuellement certaines conditions d'élevage mais il faut savoir les reconnaître.
Dans la feuille de route 2018-2022 issue des États généraux de l'alimentation, le Conseil national de l'alimentation a été chargé de mener une réflexion sur l'expérimentation de l'étiquetage des modes d'élevage des animaux. Cela se traduirait par un étiquetage similaire à ce qui existe déjà pour les œufs, mais pour les autres filières de production animale. Cette expérimentation permettra notamment de définir les conditions de mise en œuvre d'une telle indication pour une meilleure information du consommateur.
Chaque article du dossier sur le bien-être et la protection des animaux d'élevage permet de connaître davantage les conditions d'élevage des animaux selon l'étiquetage qui se retrouvent sur les aliments.
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