Crédit ci-après
Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

15 février 2021 Info +

Derrière les Champs… Élysées, l’agriculture et la forêt d’Île-de-France

L’Île-de-France est la première région économique française et l’une des premières au niveau européen. Composée de 8 départements et 1 276 communes, elle accueille 19% de la population française métropolitaine, plus jeune que la moyenne nationale sur 2,2% du territoire national.

La proximité de 12,1 millions d’habitants et une très forte pression urbaine sont des défis auxquels l’agriculture et la forêt prépondérantes dans l’occupation du territoire (70% de la surface régionale est constituée de cultures et de forêts) se doivent de répondre pour préserver leurs fonctions économiques et sociales avec notamment « 240 000 emplois verts ».

L'Île-de-France, dans ses franges, a toujours été un ensemble rural constitué de terres agricoles très fertiles. Près de 4 800 exploitations sont réparties sur le sol francilien tandis que le secteur agricole représente environ 10 000 emplois et plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Au cœur de l’une des agglomérations les plus denses au monde et d’un bassin de 12 millions de consommateurs, l’agriculture francilienne se trouve face à plusieurs défis majeurs : les attentes des citoyens, la préservation des zones rurales, le développement de l’agriculture biologique et de proximité.

L'Île-de-France possède de grands massifs forestiers célèbres pour certains dans le monde entier et très fréquentés (plus de 100 millions de visites sur 200 millions à l’échelle nationale).

La forêt francilienne couvre 23% du territoire régional. Ce patrimoine irremplaçable d’une grande diversité biologique doit être préservé pour lui permettre d’assurer durablement son rôle social et écologique tout en valorisant son potentiel économique.

Outre les terres agricoles, de nombreuses zones naturelles protégées parsèment le territoire francilien. L’Île-de-France compte quatre parcs naturels régionaux (la Haute vallée de Chevreuse, le Gâtinais français, l’Oise-Pays de France et le Vexin français) 35 sites Natura 2000 et une dizaine de réserves naturelles.

Un produit, un lycée agricole, une forêt, un événement, une initiative...

Retrouvez ci-dessous les spécificités de la région avec, au choix :

Le cresson de fontaine, trésor de l'agriculture francilienne

Connu depuis l’Antiquité comme plante médicinale, le cresson s’implante en France à l'initiative de quelques grognards napoléoniens, de retour de Russie. Dans les années 1880, Méréville (Essonne) et ses alentours, riches en sources, deviennent la terre d’élection de cette culture. Les cressonnières, sites bucoliques mais fragiles sont caractéristiques des paysages exceptionnels à cinquante kilomètres de Paris, au coeur du Parc Naturel Régional du Gâtinais. Aujourd'hui, l’Île-de-France est la première région de production française de cresson, sur vingt deux hectares disséminés.

Les pieds dans l'eau, la tête au soleil

Crédit ci-après
© Cheick Saidou / Min.Agri.Fr

Plante de la famille du chou et du colza, le cresson est cultivé en fond de vallée afin de bénéficier en abondance d’une eau de source très pure et saine. Le semis est réalisé en juillet dans des fosses creusées dans la tourbe. Lorsque les graines lèvent, l'agriculteur recouvre la fosse de six à sept centimètres d'eau. La première coupe, qui se fait à la main, poignée par poignée, a lieu cinq à six semaines après le semis. Les récoltes se succédent jusqu'en mai.
Les méthodes de cultures exigeantes et délicates limitent en pratique la surface travaillée par exploitation à quarante ares, en moyenne. Les productions disponibles en Île-de-France viennent soit de cressonnières traditionnelles, soit de cressonnières bio.

Les cressonnières, « paysage de reconquête »

Les cressonnières forment des paysages uniques bénéficiant du label « paysage de reconquête ». Ces sites jouent également un rôle important pour la biodiversité. De nombreuses espèces y vivent : martins-pêcheurs, crevettes d'eau douce, et autres crutacés…

L’art du légume ordinaire au lycée Bougainville

Crédit ci-après
© Lycée Bougainville

Comment susciter l’intérêt, chez les élèves de 17-18 ans, pour le légume local et de saison ?

Défi qui induit de bousculer les habitudes alimentaires des jeunes, souvent adeptes du fast-food.

Alors, Comment opérer ce changement qualitatif ? par l’approche artistique et sensorielle ont répondu les protagonistes de la DRIAAF, de la DRAC et des enseignants du lycée.

Ainsi, le visuel, le goût, l’odorat et même le toucher ont été valorisés au cours d’une action photographique et culinaire avec une classe terminale STAV production.

Ayant répondu à l’appel à projet du PNA (objectif : éducation alimentaire des jeunes), les enseignants ont saisi l’opportunité du stage ESDD (enseignement à la santé et au développement durable) réalisé sur 2 jours.

En amont, avec une photographe, les jeunes se sont initiés à l’histoire de l’art de la nature morte et à la composition picturale. Parallèlement, avec un chef cuisinier, ils découvraient le goût des épices et l’odeur de certains légumes.

Pendant le stage, la classe a été divisée en deux groupes, une journée en atelier photo et l’autre pour l’atelier cuisine.

En photographie, les jeunes ont travaillé le cadrage, la lumière et le jeu sur la matière des légumes.

En cuisine, ils ont découvert des associations insolites de légumes, le cru, le cuit et l’apport des épices.

Les légumes étaient de proximité, bio et de saison.

Les jeunes étaient ravis de leurs performances et de leurs découvertes. Ils sont tous rentrés chez eux avec un paquet de légumes ce qui a, sans doute, étonné leurs parents.

Bougainville est un lycée d’enseignement général, technologique et professionnel (de la seconde au BTS). Il prépare aux métiers de l’agriculture, de l’horticulture, du paysage et de l’animation des territoires.

L’exploitation comporte 70 hectares en céréales et en fourrage (destiné à son cheptel bovin). De plus, sont convertis en agriculture bio 4 hectares de sa SAU en culture légumières de plein champ et 1 ha en potager.

Les partenaires du lycée Bougainville pour l’action « l’art du légume ordinaire » sont :

  • DRIAAF
  • Pôle « Animation pédagogique et culturelle » (SRFD)
  • Pôle « Nutrition et offre alimentaire » (SRAL)
  • DRAC
  • Pôle « Culture et Ruralité » du Service du Développement et de l'Action Territoriale (SDAT/DRAC).

Plus d'infos sur le lycée Bougainville.

Fontainebleau, une « Forêt d'Exception® »

Aux portes de la capitale, la forêt de Fontainebleau est une forêt cultivée de 25 000 hectares, majoritairement domaniale. Célèbre dans le monde entier, elle a inspiré de nombreux artistes attirés par ses chaos rocheux aux formes évocatrices, ses lumières et ses ambiances variées.

Très fréquentée (environ 13 millions de visiteurs par an), la forêt offre un réseau de sentiers balisés. C'est aussi un site reconnu pour l'escalade de blocs. Soucieux de l’accueil du public, l’Office national des forêts, l'Agence des espaces verts de la région Île-de-France et les départements de Seine-et-Marne et des Yvelines proposent l'application « Balade branchée » (application disponible sur Google play et Apple store).

Support d’activités économiques - le grès a été exploité pour le pavage des rues, le sable très fin pour la verrerie - la forêt produit aussi de beaux chênes appréciés pour la qualité de leur bois.
Premier site naturel au monde à bénéficier d’une mesure de protection avec les Réserves des peintres de Barbizon, la forêt constitue un précieux réservoir de biodiversité (2 350 ha de réserves biologiques, 1 200 espèces animales et végétales).

Cette forêt mérite bien son statut de forêt domaniale « Forêt d'Exception® » et ses diverses protections : Forêt de protection, Natura 2000, Réserve de biosphère, Site classé…

Crédit ci-après
DRIAAF / Scarlett Boiardi

L'agriculture : c'est déjà demain !

Crédit ci-après
© Pascal Xicluna / Min.Agri.Fr

L'Île-de-France agricole - soit 4 700 entreprises sur la moitié de la surface de la région - vit une révolution numérique. Les agriculteurs disposent de tracteurs, pulvérisateurs ou encore de moissonneuses-batteuses bardées de capteurs et connectées. Plus de 200 stations météo automatisées ont été installées en 2018 par la Chambre d'agriculture de région dans autant d'exploitations.

L'Île-de-France est le riche terreau de startups. Les grandes écoles et labos de recherche fourmillent d'idées. Le Lycée agricole public de Saint Germain teste un robot maraîcher. La Digiferme d'Arvalis, à Boigneville, expérimente en plain champ les matériels du futur – robots ou drones par exemple - et établit des modèles statistiques prédictifs.

Les agriculteurs disposent désormais d'outils d'aide à la décision (OAD), traitant massivement les données collectées dans leurs champs. Accessibles sur tablette ou même téléphone, ces OAD alertent l'agriculteur sur les problèmes éventuels : parasites, désherbages... L'agroéquipement connecté apporte la bonne dose d'eau, d'engrais ou de traitements uniquement au bon endroit, et au bon moment.

Cette révolution numérique agricole ouvre la perspective d'une traçabilité favorable à l'environnement, utile au producteur et éclairante pour le consommateur.

Un exemple : Moissonner du grain et des données

L’Île-de-France en chiffres

  • Première région économique française ;
  • 8 départements et 1 276 communes. La région accueille 19% de la population française métropolitaine, plus jeune que la moyenne nationale sur, 2,2% du territoire national ;
  • 12,1 millions d’habitants et une très forte pression urbaine sont des défis auxquels l’agriculture et la forêt prépondérante dans l’occupation du territoire (70% de la surface régionale est constituée de cultures et de forêts). C’est un puissant secteur économique et social générant « 240 000 emplois verts »;
  • DRIAAF : 135 agents, répartis sur 3 sites - dont 57% de femmes et 43% d'hommes.

Retrouvez le site de la Direction régionale de la région Île-de-France