05 novembre 2013 Info +

Tout savoir sur les antibiotiques et l'antibiorésistance

Qu’est-ce qu’un antibiotique ? A quoi sert-il ? Qu’est-ce que l’antibiorésistance ? Comment atteindre l’objectif de réduction de 25% de l’usage des antibiotiques en 5 ans ? Quelle est la réglementation en vigueur et quels sont les contrôles effectués ?

Qu’est-ce qu’un antibiotique ? A quoi sert-il ? Qu’est-ce que l’antibiorésistance ? Comment atteindre l’objectif de réduction de 25%de l’usage des antibiotiques en 5 ans ? Quelle est la réglementation en vigueur et quels sont les contrôles effectués ?

Les antibiotiques

C’est quoi ?

Les antibiotiques sont des médicaments capables d’entraîner la destruction ou l’arrêt de la multiplication des micro-organismes. Ils permettent d’assurer efficacement et en toute sécurité, le contrôle de nombreuses bactéries pathogènes à l’origine des maladies dites infectieuses humaines et animales. Ils n’ont en revanche aucune action contre les virus.

Qui prescrit les antibiotiques ?

Seul un vétérinaire peut prescrire des médicaments vétérinaires. Seules quelques catégories professionnelles peuvent délivrer ces médicaments, dont les vétérinaires.

Pourquoi utilise-t-on des antibiotiques en élevage ?

Comme tout être vivant, les animaux sont sujets à des maladies qu’il est nécessaire de prévenir ou de traiter. Dès lors qu’un animal est sujet à une infection bactérienne, il doit recevoir un antibiotique car seuls des animaux sains peuvent fournir des denrées alimentaires sans risque pour la santé du consommateur. Par ailleurs, l’éthique impose de prendre en charge un animal malade, pour son bien-être. L’administration d’antibiotiques se fait sous contrôle vétérinaire et sur prescription. Depuis 2006, il est interdit par un règlement européen d’utiliser des additifs antibiotiques, à effet facteur de croissance, dans les aliments pour animaux.

Ce qu’il faut retenir

Image retirée.Les antibiotiques sont utilisés pour soigner les animaux malades. Comme tout être vivant, les animaux sont sujets à des maladies qu’il est nécessaire de prévenir ou de traiter. Dès lors qu’un animal est sujet à une infection bactérienne, il doit recevoir un antibiotique car seuls des animaux sains peuvent fournir des denrées alimentaires sans risque pour la santé du consommateur. Par ailleurs, l’éthique impose de prendre en charge un animal malade, pour son bien-être.
Image retirée.On les utilise aussi à titre préventif La plupart des animaux de production ou de rente sont élevés en groupe (volailles, porcs, veaux, bovins …) Lorsque les mesures sanitaires se sont montré insuffisantes et lorsqu’il existe un risque d’infection élevé, les antibiotiques sont utilisés de manière préventive pour éviter l’atteinte des animaux.
Image retirée.On les utilise aussià titre métaphylactique [1] De même, lorsqu’une bactérie responsable d’une maladie grave qui peut se propager rapidement au sein de l’élevage est détectée, le vétérinaire peut être amené à traiter l’ensemble du groupe dès qu’un petit nombre d’animaux est malade et cela , sans attendre que tous les animaux manifestent des symptômes.

L’antibiorésistance

L’antibiorésistance : c’est quoi ?

L’apparition de l’antibiorésistance est un phénomène naturel de défense des bactéries vis-à-vis de l’action exercée par l’antibiotique qui est là pour détruire ou arrêter la multiplication de la bactérie. Certaines bactéries auparavant sensibles à l’antibiotique ne sont plus détruites ou leur multiplication n’est plus arrêtée. C’est la bactérie qui devient résistante et non pas l’homme ou l’animal.Le développement de la résistance aux antibiotiques est devenu une préoccupation majeure en termes de santé humaine et animale, car il réduit les possibilités de traitement en cas d’infection. Certaines familles d’antibiotiques ne sont plus efficaces contre certaines espèces bactériennes.

Comment cette résistance aux antibiotiques est-elle survenue ?

Ce phénomène de résistance est naturel, certaines bactéries ne sont pas sensibles naturellement à certains antibiotiques. Cependant la résistance peut être acquise par des bactéries préalablement sensibles. Ce phénomène de résistance acquiserepose sur le mécanisme de la sélection des espèces. Toute utilisation d’antibiotique en médecine humaine ou vétérinaire va sélectionner des bactéries résistantes. En médecine vétérinaire, les antibiotiques sont en effet utilisés pour traiter certaines infections dans les élevages. C’est l’utilisation massive d’antibiotiques qui a favorisé l’apparition et la propagation des gènes de résistance chez certaines bactéries .

Quelles sont les conséquences possibles de l’apparition de résistances aux antibiotiques ?

L’apparition de résistance à un antibiotique a pour conséquence d’affaiblir l’efficacité de l’antibiotique dans le traitement des infections dues à la bactérie résistante chez l’animal ou l’homme. Cette résistance peut se propager dans l’environnement, être transmise à d’autres bactéries, être à l’origine du développement de nouvelles résistances croisées à des antibiotiques de la même famille. Ces phénomènes se développent plus ou moins rapidement selon les antibiotiques et les bactéries concernées et selon le volume d’antibiotique utilisé.

À terme, les conséquences sont le manque de moyens efficaces pour traiter certaines infections animales et humaines, en l’absence de nouveaux antibiotiques.

Quels sont les moyens pour lutter contre l’antibiorésistance ?

Comment faire pour atteindre l’objectif fixé en 2011 : réduire de 25%l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire en 5 ans ?

Image retirée. En promouvant les bonnes pratiques et en sensibilisant les acteurs aux risques liés à l’antibiorésistance et à la nécessité de préserver l’efficacité des antibiotiques, par des actions de formation notamment.
Image retirée. En développant les alternatives permettant d’éviter les recours aux antibiotiques (mesures d’hygiène, vaccins, autres médicaments, etc.).
Image retirée. En renforçant l’encadrement des pratiques commerciales et des règles de prescription, et en réduisant les pratiques à risque, en faisant évoluer les réglementations nationale et européenne.
Image retirée. En confortant le dispositif de suivi de la consommation des antibiotiques et de l’antibiorésistance.
Image retirée. En promouvant les approches européennes et les initiatives internationales, le problème de l’antibiorésistance ne connaissant pas de frontières.

La réglementation et les contrôles

L’autorisation de mise sur le marché

Seuls les médicaments titulaires d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) peuvent être mis sur le marché et donc, être utilisés. Les AMM précisent pour quelles espèces animales un médicament peut être utilisé. L’utilisation de médicaments pour une espèce animale non prévue par l’AMM peut se faire mais à certaines conditions prévues par la réglementation.

La limite maximale en résidus de médicaments

Pour les espèces animales destinées à la consommation humaine (viande, lait, œufs, etc.), une limite maximale en résidus de médicaments (LMR) est fixée par la réglementation européenne.

Le respect de la réglementation relative aux LMR implique un temps d’attente, c’est-à-dire un temps nécessaire pour que l’animal élimine la quasi totalité des traitements avant que les produits ou denrées qui en sont issus ne soient consommés : les denrées sont ainsi sans danger pour la santé du consommateur.Ce temps d’attente est défini en fonction du médicament. Pour une même substance antibiotique, le temps d’attente peut être différent selon la manière dont celle-ci est incorporée dans le médicament : deux médicaments contenant le même antibiotique peuvent ne pas avoir le même temps d’attente.

Les résidus d’antibiotiques

Quelle que soit la durée de traitement, la présence de résidus est sans danger pour le consommateur dès lors que le temps d’attente a été respecté. Le respect de ce temps permet de garantir que la quantité de résidus se situe en dessous de la limite maximale en résidus de médicaments.

Les contrôles

Des contrôles sont effectués par les services de la Direction générale de l’alimentation pour détecter les non-conformités, c’est-à-dire les produits dans lesquels la présence de résidus médicamenteux dépasse la limite maximale autorisée. Si la concentration détectée est non-conforme (supérieure à celle qui est autorisée), des mesures sont engagées afin de protéger la santé des consommateurs : selon les cas, interdiction de mise sur le marché, retrait des produits, etc.

Plus de 20 000 prélèvements sont réalisés chaque année pour vérifier la présence de résidus de médicaments vétérinaires (dont d’antibiotiques) dans les animaux et les denrées d’origine animale.
Image retirée. Pour les animaux de boucherie (bovins, ovins, caprins, porcins, équins), 9 354 prélèvements ont été effectués en 2012 : 28 cas ont été détectés non conformes.
Image retirée. Dans la filière volailles, 2 045 prélèvements ont été réalisés en 2012. Aucune non-conformité n’a été détectée.


[1] Métaphylactique : Le traitement d’un lot des animaux dans lequel il y a un animal qui est infecté par une maladie bactérienne et qui courent également le risque d’être infectés.

Voir aussi