Tracteur pulvérisant dans une parcelle de blé.
©Pascal Xicluna/Min.Agri.Fr

11 janvier 2024 Info +

Prévention des risques chimiques (produits phytopharmaceutiques et autres ...)

Les agriculteurs et leurs salariés sont amenés à utiliser de nombreux produits chimiques dans l’exercice de leur profession. L’utilisation des produits chimiques n’est jamais anodine, et il convient de les manipuler en observant des précautions élémentaires, liées aux caractéristiques de ces produits.

Les produits chimiques peuvent se présenter sous forme solide (poudre, granulés, fibres telles que l’amiante, poussières), liquide, ou gazeux.

Ils sont susceptibles de créer des troubles à l’organisme humain en y pénétrant par différentes voies :

  • la voie respiratoire , par l’inhalation de poussières, fumées, gaz, vapeurs ;
  • la voie digestive, par ingestion accidentelle d’un produit (gare aux produits transvasés dans des emballages alimentaires !), ou par contact indirect, en portant des mains souillées à la bouche ;
  • la voie cutanée : certains produits peuvent causer directement des lésions sur la peau à l’endroit du contact (rougeurs, brûlures, irritation,…). Mais beaucoup de produits sont également susceptibles de passer dans le sang après avoir traversé la peau. Ce mode de contamination, trop méconnu, crée des intoxications très graves quand le produit se fixe sur des organes vitaux (foie, rate…) ou certains tissus (nerveux, graisseux).

Les effets possibles sur l’organisme des produits chimiques :

  • L’intoxication aiguë : absorption d’une quantité importante de produit (par ingestion accidentelle d’un liquide, par inhalation massive de gaz toxique…). Ces intoxications, heureusement rares, peuvent avoir des conséquences graves, voire mortelles.
  • Les intoxications chroniques, par expositions répétées à des doses faibles de produit : les troubles ne se révèlent que lentement : fatigue, troubles digestifs, nerveux…
  • Les allergies : l’organisme est d’abord sensibilisé à un produit avec lequel il est fréquemment en contact.Par la suite, toute rencontre avec ce produit déclenchera une réaction allergique, souvent au niveau de la peau, parfois au niveau du système respiratoire. Ce sont en particulier les produits dont l’étiquette mentionne « peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau ».
  • Certains produits sont susceptibles de causer des maladies graves ou irréversibles comme le cancer : ce sont en particulier les produits dont l’étiquette mentionne « possibilités d’effets irréversibles », ou « peut causer le cancer ».
  • Certains produits sont susceptibles d’affecter les fonctions de reproduction : fertilitéamoindrie, atteinte à la santé de l’enfant par le biais de l’allaitement. Ce sont en particulier les produits dont l’étiquette mentionne « risques pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant », « peut altérer la fertilité », « risque possible d’altération de la fertilité ».

En dernier lieu, certains produits chimiques peuvent avoir des conséquences néfastes sur l’environnement :

  • Par contamination : transfert d’un polluant d’un milieu vers un autre : pollution des sols, puis de la nappe phréatique, par exemple,
  • Par bioaccumulation : accumulation d’un polluant dans les organismes vivants.

Les produits phytopharmaceutiques

Il y a encore des progrès à faire en matière d’élimination ou de réduction des risques (ne traiter que quand c’est nécessaire et qu’il n’existe pas de procédés de substitution tels que désherbage mécanique, pièges à insectes, variétés résistantes aux ravageurs, utilisation de prédateurs, etc...).

De même, il est possible d’agir sur les équipements de travail pour réduire les risques (conception et maintenance des pulvérisateurs, utilisation d’incorporateurs adaptés à la taille des opérateurs, cabines filtrantes, etc...).

Quelques alertes récentes lancées par des équipes de chercheurs ont montré que la protection individuelles n’était pas la panacée.

D’autres études ont montré la complexité des modes d’exposition des travailleurs : ceux-ci ne sont pas seulement exposés lors des traitements mais aussi lors de la préparation des mélanges, lors du remplissage ou de la vidange des cuves, lors du nettoyage des équipements, lors de la rentrée dans les cultures traitées notamment. Le mode de contamination par la peau qui est le principal mode de contamination vis à vis des pesticides est quasi ignoré, ce qui amène à une sous-utilisation des équipements de protection cutanée et des règles d’hygiène.

Pour en savoir plus

Autres produits chimiques

Les procédés employant du formaldéhyde (formol) ont été classés cancérogènes par arrêté du 13 juillet 2006. On retrouve fréquemment cette substance dans de nombreux désinfectants utilisés dans les champignonnières, dans certains élevages, ou encore dans des laboratoires. Pour tout renseignement sur le formaldéhyde, il est conseillé de se reporter aux sites du Ministère du travail, de la CCMSA , de l’InVS, de l’INRS ou de l’ANSES.

D’autres produits fréquemment utilisés dans le secteur agricole ne sont pas développés sur ce site, mais présentent néanmoins des risques. On retrouve, par exemple des sous-produits de fermentation qui peuvent être dangereux (sulfure d’hydrogène,monoxyde de carbone, ammoniac, etc …). Pour ces produits comme pour tous ceux qui sont soumis à des valeurs limites d’exposition, il est conseillé de se reporter aux sites du Ministère du travail, de l’INRS, de la CCMSAou de l’ANSES.

Certains engrais (à base de nitrate d’ammonium, notamment)sont des sources d’inflammation ou d’explosion.

Risques liés aux poussières de bois

Amiante

Terres de filtration

Voir aussi