26 janvier 2016 Info +

Intervention de Dacian Cioloș, ancien commissaire européen à l’agriculture, devant l’assemblée générale du CGAAER le 9 juillet 2015 sur la réforme de la PAC 2014

Dacian Cioloș (ancien commissaire européen à l’agriculture) - © MinAgri.fr

Bertrand Hervieu a reçu Dacian Cioloș à l’Assemblée générale du CGAAER du 8 juillet dernier pour que celui-ci y présente son analyse des négociations qui ont abouti à l’établissement de la nouvelle PAC 2014-2020, ainsi que sa vision de l’agriculture européenne dans un avenir plus lointain.

L’ancien Commissaire européen à l’agriculture s’exprimait en public pour la première fois depuis la fin de son mandat en novembre 2014.

D’abord et en vertu de l’application du Traité de Lisbonne, il a fallu faire l’apprentissage d’un nouveau fonctionnement institutionnel intégrant pleinement le Parlement européen et organiser la participation de la profession agricole et de la société civile au processus de négociation.

Par ailleurs, les négociations de la PAC ont été concomitantes de celles menées sur le budget européen, dans un contexte de fortes divisions entre les États-membres et alors que le Parlement revendiquait le financement de nouvelles priorités de la PAC (environnement et changement climatique) à budget constant.

Dacian Cioloș a rappelé l’initiative qu’il a prise de consulter la société civile à l’occasion d’un grand débat public dont il a soigneusement contrôlé le caractère démocratique. Si le public européen reste très attaché à son agriculture, les avis sur la PAC sont plutôt défavorables. L’amélioration de la qualité de l’alimentation et la préservation de l’environnement sont majoritairement sollicitées. Quant à la profession agricole, elle s’est davantage montrée sur la défensive que pro-active.

En définitive, l’accord conclu aura permis de coller davantage à la demande de la société européenne sans remettre en cause les aides dont bénéficient les agriculteurs pour leur assurer ce qui constitue souvent leur seul revenu en période de crise.

Pour l’avenir, la PAC devra évoluer vers plus de subsidiarité, plus de responsabilité des États-membres et moins de bureaucratie bruxelloise. L’exercice d’une politique partagée entre 28 pays impose de ménager la diversité de leurs intérêts. Les agriculteurs devront mieux s’intégrer à la société et faire évoluer leur métier. La PAC devra s’attacher davantage aux résultats qu’aux processus, à la qualité de la production plus qu’au respect des procédures. Elle devra, enfin, être inspirée par son objectif cardinal : l’alimentation.

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