Drapeau Maroc

04 juillet 2022 Info +

Maroc

Contexte agricole et relations internationales

Ce qu'il faut retenir

  • L’agriculture couvre 8,7 Mha de terres cultivées2, dont 18% sont irrigués, et environ 30 Mha de parcours sont exploités par l’élevage. L’agriculture pluviale, en particulier la céréaliculture, dépend fortement des précipitations et l’autosuffisance céréalière varie selon les années de 30% à 75%. Le développement important de l’irrigation, et en particulier de l’irrigation localisée (goutte-à-goutte pour 38% des surfaces irriguées) a permis de sécuriser la production de fruits et légumes et d’une partie des surfaces oléicoles tout en limitant les quantités d’eau consommées par unité de surface.
  • Le secteur agricole et de la pêche représentait 11,7% du PIB en 2020 et joue un rôle fondamental en matière d’emplois et d’activités, notamment en milieu rural. 70% de la population rurale en est directement dépendante. Le développement agricole et rural constitue un enjeu fort en matière sociale.
  • Le Maroc s’est doté en 2008 d’une politique ambitieuse, le « Plan Maroc Vert » (PMV), qui a permis par des mesures spécifiques d’appuyer le développement des exploitations commerciales et l’intégration des petits exploitants dans les filières d’approvisionnement nationales et internationales. En 10 ans, les investissements dans le secteur agricole ont atteint 104 milliards de dirhams (Md MAD), soit près de 10 milliards d’euros, dont 41 Md MAD de fonds publics (3,8 Md€) et 63 Md MAD de fonds privés (5,9 Md€). L’investissement public a été focalisé sur les infrastructures d’irrigation et d’aménagement hydro-agricole (60 %), sur le développement de l’agriculture solidaire3 (15%) et sur le développement des filières de production (13%). Ces investissements ont été accompagnés de profondes réformes du paysage institutionnel avec la mise en place de 19 interprofessions et de 4 agences publiques chargées de la sécurité sanitaire, du conseil et du développement agricole, et avec la production de 4 500 textes juridiques.
  • En 10 ans, le secteur agricole a vu son PIB augmenter de 60% (passant en 2008 de 77 Md MAD soit 7,2 Md€ à 125 Md MAD soit 11,7 Md€ en 2018), soit une croissance annuelle moyenne de 5,25%, supérieure au rythme de croissance de l’économie nationale (+ 3,4%). Les exportations agricoles ont plus que doublé en valeur et ont connu une profonde diversification (tomates + 213%, haricots verts + 167%, poivrons + 366%, fraises + 90%, huile d’olive + 528%). Sur le plan social, le PMV n’a pas créé les emplois nets escomptés mais a largement contribué à la réduction du sous-emploi en milieu rural, à l’augmentation du salaire minimum agricole garanti et a permis à nombre de familles rurales d’envoyer les enfants à l’école plutôt que de les faire travailler comme aide familiale.
  • Le secteur de la pêche et de l’aquaculture représentait 1,1% du PIB marocain en 2019 (2,3% si on ajoute la transformation des produits de la mer) et croît depuis à un rythme annuel de 12%. Les exportations, en augmentation constante depuis 2012 et constituées à 40% de produits congelés ou en conserve, représentent 796 000 t en 2021 pour une valeur de 25 Md MAD, soit 2,4 Md€, soit 40% des exportations agroalimentaires du Maroc.
  • Le Maroc exporte principalement des produits de la mer et des fruits et légumes. Il est déficitaire en céréales, en sucre et en huiles. En 2021, le Maroc a exporté pour 61,5 Md MAD (5,9 Md€) de produits agroalimentaires et en a importé pour 60 Md MAD (5,7 Md€)4, soit une situation quasi-équilibrée. Les exportations de produits agricoles et agroalimentaires représentaient en 2021 le 2e poste commercial, derrière les phosphates et dérivés et devant l’automobile.
  • Le Maroc possède un accord d’association avec l’Union européenne (UE), entré en vigueur en 2000 et un accord agricole entré en vigueur en 2012. C’est un des rares pays à bénéficier du statut avancé avec l’UE, qui a bénéficié d’un plan d’action important parallèlement à la libéralisation progressive des échanges de produits agroalimentaires. L’accord sur la protection des indications géographiques de janvier 2015 et le dernier accord de partenariat pêche 2019-2023 doivent encore être ratifiés par le Maroc.
  • La coopération institutionnelle entre la France et le Maroc dans le secteur agricole est ancienne et diversifiée. Plusieurs conventions et protocoles de coopération vivent ou sont en cours de reconduction dans les domaines institutionnels, vétérinaires, phytosanitaires, de l’enseignement, de la formation et de la recherche agronomique et vétérinaire, ainsi que dans la santé publique. Un accord-cadre régulièrement renouvelé entre les deux ministères permet d’assurer une continuité pour tous ces partenariats sectoriels.

2 Source : Agriculture en chiffres 2018, édition 2019, ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts
3 L’agriculture solidaire correspond à l’ensemble des mesures du PMV à destination des exploitations de moins de 5 ha : plantations pérennes, appui à la petite irrigation familiale, distribution d’animaux reproducteurs, installation d’unités de conditionnement, de transformation et de commercialisation à destination des petites coopératives…
4 Source : Office des Changes