Devenir maraîchère en Outre-mer
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Sitti Fatima est en deuxième année de CAPA Agriculture des régions chaudes (ARC) au lycée agricole de Coconi, à Mayotte, dans l’océan Indien. Elle a pour ambition de gérer sa propre exploitation maraîchère. Regards croisés sur ce métier avec Saïd Massoundi Abdallah, enseignant en production horticole.
À chaque question posée àSitti Fatima, Saïd Massoundi Abdallah apporte son point de vue d'enseignant.
Pourquoi as-tu choisi de t'orienter vers les métier du maraîchage ?
Sitti Fatima : Je suis issue d’une famille d’agriculteurs et, depuis toute petite, je participe à la récolte sur l’exploitation familiale. Plus tard, je souhaiterais avoir ma propre exploitation maraîchère. J'aime le contact avec la nature et travailler en extérieur.
Saïd Massoundi Abdallah : « La classe de CAPA nécessite une motivation importante de la part des élèves, dont certains se sont retrouvés là par défaut. On est tous très impliqués pour essayer de motiver les élèves à faire des études, et cela dès la classe de troisième ».
En quoi cette formation te permet-elle de révéler tes talents ?
Sitti Fatima : Au lycée agricole, j'apprends à bien travailler la terre, à planter et récolter le fruit de mon travail. Je peux ainsi montrer à mes parents ce que le professeur m'enseigne. J’ai toujours su que c’était dans ce domaine que je voulais exercer.
Saïd Massoundi Abdallah : « Le projet principal est d'inciter les élèves à devenir des ouvriers horticoles, à aller le plus loin possible dans la formation, et à les accompagner vers la réussite. On est à l’écoute des élèves, on les aide à formaliser leurs besoins ».
Envisages-tu une formation ultérieure ?
Sitti Fatima : Oui, j’aimerais poursuivre mes études en maraîchage, puis vers un bac pro Conduite de productions horticoles en 2 ans au lycée agricole de Coconi. Je souhaite aussi intégrer l’internat en projet de construction pour profiter de l’ensemble des activités de terrain proposées au lycée.
Saïd Massoundi Abdallah : « Oui, c’est vrai que la demande est souvent d’aller au-delà du baccalauréat. Tous les élèves qui réussissent en CAPA sont les meilleurs élèves au bac pro et partent ensuite en BTSA en métropole... et certains vont continuer en licence professionnelle ».
Comment te vois-tu exercer ce métier ?
Sitti Fatima : Une fois diplômée, afin d'avoir une expérience sur un autre territoire, j'envisage d'effectuer des stages pratiques et théoriques dans une exploitation sur l’Île de la Réunion, puis de revenir à Mayotte pour m’installer en production maraîchère.
Saïd Massoundi Abdallah: « Nos jeunes diplômés ne rencontrent pas de difficulté à s’intégrer dans le monde du travail à La Réunion ou en Métropole. À Mayotte, dans la mesure où il n'y a pas vraiment de grandes exploitations, la meilleure solution est d'avoir sa propre exploitation, comme souhaite le faire Sitti Fatima ».
Consulter la liste des établissements qui proposent cette formation.
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