25 février 2016 Info +

Engager et mobiliser les filières et les territoires

Réussir la transition agro-écologique, c’est trouver des alliances et des synergies au sein d’un même territoire entre la collectivité, les citoyens, les agriculteurs, les filières, pour les articuler entre elles et développer des coopérations territoriales. C’est aussi réussir à construire à l’échelle de l’exploitation agricole des systèmes de production plus autonomes et résilients pour l’environnement.

LES ENJEUX

Dans une démarche agro-écologique, l’exploitation agricole est interdépendante de son territoire. La mise en place de projets collectifs entre agriculteurs et autres partenaires dynamise les échanges et valorise le territoire : elle permet la rationalisation des ressources énergétiques disponibles et l’invention de nouvelles formes de productions rentables au plan économique.

Les différents leviers

Des économies d’énergie pour accompagner la transition des exploitations en lien avec les acteurs des filières. Face aux coûts croissants de l’énergie et à la nécessité d’économiser les ressources naturelles, les exploitations agricoles ont compris l’intérêt d’adapter des plans de performance énergétique à leurs modes de production. Les acteurs économiques des filières ont un rôle important à jouer pour accompagner la transition des exploitations : fourniture de semences performantes et adaptées, mise au point d’équipements et matériels moins polluants et plus ergonomiques, modification de l’organisation de la collecte et du stockage, recherche et mise en place de nouveaux débouchés. La recherche appliquée en lien avec les acteurs industriels et les instituts techniques apportent des réponses à l’ensemble des systèmes de production. Les prélèvements d’eau douce pour irriguer les surfaces cultivées doivent être compatibles avec les autres utilisations des ressources. Or, celles- ci sont limitées et vulnérables. La satisfaction de tous les besoins passe donc par une meilleure utilisation des eaux disponibles. Autre exemple, les bioénergies visent l'utilisation de l'énergie stockée dans la biomasse. Les bioénergies comprennent l'énergie qui vient de la combustion de matière comme le bois. Le biocarburant est une autre forme de bioénergie où les matières végétales sont transformées en carburant pour alimenter les moteurs à combustion. Le bioéthanol est ainsi fabriqué à partir de céréales ou de betterave à sucre, et le biodiesel avec des oléagineux comment le colza.

Crédit ci-après
Pascal Bastien/ agriculture.gouv.fr

Des échanges au niveau territorial en particulier entre les agriculteurs. Le plan énergie-méthanisation-azote répond à cette attente : les méthaniseurs permettent de valoriser les déchets organiques ou les effluents d’élevage afin de produire de l‘énergie (chaleur ou gaz) et un digestat, engrais substituable aux engrais minéraux. De tels projets mobilisent des groupes d’agriculteurs voire d’autres opérateurs dans les territoires (industries agroalimentaires productrices de déchets organiques, ou des collectivités locales cherchant un débouché économique pour leurs déchets verts).D’autres formes de coopération sont envisageables ; dans certaines régions par exemple se développent des échanges de paille et de fumier : de la paille produite dans une exploitation de grandes cultures est donnée à une exploitation d’élevage (pour servir de litière), laquelle en sens inverse transfère à l’exploitation de grandes quantités de fumier pouvant servir de fertilisant.

Développement des passerelles au sein des filières. Des synergies peuvent voir le jour au sein des filières, en visant une bonne articulation entre la production, la transformation et la distribution, notamment dans la mise en place de nouvelles productions. Au niveau régional, la construction d’un projet alimentaire territorial (PAT), soutenu par des financements européens comme le FEADER et animé par le réseau rural, permet de rapprocher la production agricole locale et les besoins alimentaires exprimés. Le soutien à l’économie de proximité est également une priorité. De vrais projets collectifs se multiplient : des plateformes de mise en relation simple, allant de l’Internet à l’assiette permettent l'approvisionnement en un clic, des gestionnaires de la restauration collective auprès des producteurs locaux. En parallèle, le ministère en charge de l'agriculture et le service des achats de l’État élaborent une boîte à outils pour accompagner les acheteurs publics dans leurs démarches.

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