18 avril 2018 Publication

Développement de la médecine vétérinaire spécialisée en animaux de compagnie et animaux de sport dans les écoles nationales vétérinaires

  • François Gerster
  • Vincent Steinmetz

Dans un contexte d'une demande croissante de soins des animaux de compagnie et des animaux de sport, et d'une internationalisation des diplômes, une mission du CGAAER a été chargée de formuler des propositions relatives au développement de la médecine vétérinaire spécialisée dans les écoles nationales vétérinaires

Rapport de mission de conseil n° 17014 CGAAER

Mars 2018

Mots clés : médecine vétérinaire, animal de compagnie, animal de sport, équidé, recherche clinique, soin clinique, centre hospitalier universitaire vétérinaire

Enjeux

La question se pose aujourd’hui de savoir si les écoles nationales vétérinaires (ENV), dans un contexte de moyens contraints, ont la capacité de prendre en charge la formation et la recherche en médecine vétérinaire spécialisée (MVS) destinée aux animaux de compagnie et des animaux de sport : formation initiale, formation continue, recherche et activités cliniques dans les centres hospitaliers universitaires vétérinaires (CHUV).

La mission du CGAAER a été chargée d'examiner les opportunités génératrices de ressources propres pour les établissements et les modalités susceptibles de créer des conditions favorables pour héberger et développer ces activités.

Méthodologie

Les travaux se sont déroulés en trois phases : étude approfondie des documents de référence, entretiens (70 personnes rencontrées représentant les acteurs académiques, économiques, institutionnels et sociétaux concernés), analyse et mise en perspective.

La mission a étudié le contexte du développement de la MVS et a cherché à déterminer la place occupée aujourd’hui par la France dans les évolutions constatées au niveau mondial, en privilégiant les comparaisons au sein de l’Union européenne.

Résumé

La MVS connaît une croissance significative, due en partie à l'évolution de la place de l'animal dans la société.

L'offre de soins s'est structurée et l’État a mis en place des diplômes de vétérinaires spécialistes. Chaque ENV s'est dotée d'un CHUV ouvert au public pour les soins courants et spécialisés, devenu aussi support d'activités de recherche clinique et de formation professionnelle.

Dans le secteur libéral, la réglementation a pris en compte l’évolution de la MVS et a défini les exigences de fonctionnement des Centres hospitaliers vétérinaires (CHV) et des Centres de vétérinaires spécialistes. La croissance économique annuelle des CHV est à deux chiffres depuis plusieurs années et accroit la demande de spécialistes.

Du fait de la reconnaissance des diplômes européens, les ENV n'ont plus le monopole du diplôme de vétérinaire spécialiste. L'absence ou la diminution de spécialistes pour certaines disciplines conduit à des difficultés. D'autres pays européens se sont adaptés à ce nouvel environnement.

La situation des CHUV est paradoxale. Ils assurent avec qualité la mission de formation initiale grâce à des personnels qualifiés et des équipements de pointe. Mais ils fonctionnent peu en réseau (pour la recherche clinique) et développent peu la formation professionnelle ou les interactions avec les CHV. Ils sont handicapés du fait des plafonds d'emplois et de masse salariale. Ils peinent à recruter des spécialistes dans certaines disciplines et manquent de personnel technique et administratif.

La mission propose de réaliser une analyse commune aux quatre ENV des trajectoires de développement de la MVS afin de produire une cartographie des différentes disciplines et de fixer un objectif par discipline.

Elle préconise de recruter du personnel de droit privé pour générer des ressources nouvelles, ou d'externaliser des activités de soins cliniques par la création d'une filiale sous gouvernance de chacune des ENV.

Elle recommande de mettre en place des contrats de praticiens hospitaliers et d'ouvrir des secteurs de consultations cliniques privées.

Afin de promouvoir la recherche clinique et la formation professionnelle, elle propose de créer au niveau national, en associant les quatre ENV et des acteurs privés, une Société universitaire et de recherche, dispositif prévu dans le Plan d'investissement d'avenir.

Enfin, elle recommande de procéder à une adaptation des textes réglementaires pour étendre la reconnaissance des titres de spécialistes délivrés à l'étranger et d'adapter le cahier des charges des CHV afin de prendre en compte toutes les spécialités.

Une simulation du nouveau modèle proposé montre sa soutenabilité à une échéance de cinq ans.

Lien vers le rapport :


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