Les défis de la Direction générale de l'alimentation pour 2020
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Brexit, plan de transformation ministériel, réorganisation des contrôles sanitaires, élaboration d’un plan stratégique... La direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation a connu une année intense. Quelles sont les évolutions et travaux prévus pour 2020 ? Interview de Bruno Ferreira, directeur de la DGAL.
Quelles sont les incidences du Brexit sur les équipes de la DGAL et des services déconcentrés ?
La saga du Brexit a effectivement marqué l’année 2019... et elle est loin d’être terminée ! L’impact sur la charge de travail des équipes directement concernées, notamment celles de la direction régionale de l'agriculture et de la forêt des Hauts-de-France (DRAAF), a été très important et s’est accompagné d’un report de tâches sur les équipes de la DGAL.
Combien de postes frontaliers ont-ils été créés en prévision du Brexit ?
Cinq postes d’inspection frontaliers ont été créés et trois autres ont vu leurs capacités renforcées. Certains auront une activité permanente avec des équipes présentes 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, ce qui est inédit. Cela pose des questions spécifiques d’organisation du travail qui font l’objet discussions avec les organisations syndicales.
Il a fallu également recruter et former plus de 185 agents dans un laps de temps très court pour assurer les contrôles sanitaires qui seront mis en place pour les produits provenant du Royaume-Uni en cas de Brexit « dur ». Gérer quatre reports de l’échéance, prévue initialement au 29 mars dernier, n’a pas été simple...
À l’heure actuelle, le calendrier de déploiement des contrôles sanitaires – et leurs périmètres – est non connu.
Comment le plan de transformation ministériel va-t-il être décliné au sein de la DGAL ?
Il y a un peu plus d’un an, les ministères ont lancé un plan de réformes pour répondre à trois grands objectifs fixés par le Programme Action Publique 2022 :
- améliorer la qualité des services publics ;
- offrir un environnement de travail modernisé aux agents ;
- accompagner la baisse des dépenses publiques.
Ces « plans de transformation ministériels » sont suivis au plus haut niveau politique, en particulier une soixantaine de réformes portant sur des « objets de la vie quotidienne » (ou OVQ). Deux de ces OVQ concernent la DGAL :
- la diminution des produits phytopharmaceutiques (piloté conjointement avec le ministère de la Transition écologique et solidaire) ;
- la restauration collective avec l’objectif d’assurer 50% de produits bio, de qualité ou durables dans la restauration collective à l’horizon 2022 (loi EGalim).
Les objectifs sont ambitieux et exigent une mobilisation interministérielle importante, tant au niveau national que régional. La clef du succès repose sur la dynamique que nous serons capables de créer avec l’ensemble des acteurs.
Un projet de réorganisation des contrôles sanitaires est en cours. Où en est-on ?
La mission inter-inspections sur l’organisation des contrôles relatifs à la sécurité sanitaire des aliments a rendu son rapport récemment. La mission était mandatée pour faire une analyse critique du dispositif existant afin de le rendre plus efficace et plus lisible pour les citoyens et les entreprises. Les conclusions de la mission doivent désormais être analysées avant que les arbitrages ne soient rendus.
Dans quelle mesure l'élaboration du plan stratégique de la DGAL est-il une priorité ?
Il est essentiel pour la DGAL de se doter d’un plan stratégique pour la période 2020-2022. L’actuel plan (2017-2019) touche à sa fin et nous devons intégrer dans notre nouvelle feuille de route tant les grands chantiers en cours (mise en œuvre des orientations des États généraux de l’alimentation, etc.) que les éléments d’actualité : Brexit, mission inter-inspection sur la sécurité sanitaire, volonté du gouvernement de poursuivre les efforts de déconcentration...
Ceci doit nous amener à interroger nos priorités, nos missions, nos méthodes de travail et, bien sûr, notre organisation. À titre d’exemple, le Brexit impacte directement l’organisation du Service d'inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (SIVEP), service à compétence nationale de la DGAL, mais dont les équilibres changent avec les recrutements évoqués précédemment.
Aujourd’hui, avec l’intensification des échanges internationaux et le réchauffement climatique, la pression s’accroît sur nos systèmes de production qui doivent faire face à de nombreuses menaces sanitaires, parfois nouvelles. La biosécurité et la prévention sont plus que jamais indispensables.
L’objectif est d’aboutir à un projet stratégique resserré à la fin du 1er semestre 2020, avec l’appui du Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).
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