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Xavier Remongin / agriculture.gouv.fr

Apprentie au CFPPA du Lot (Lacapelle-Marival), Océane Benoît a remporté le titre de meilleure jeune bergère de France aux Ovinpiades 2018. La jeune femme de 21 ans a une véritable passion pour les brebis et les chiens de berger. Où en sont les préjugés sur les filles dans le milieu agricole ? Quels sont ses projets ? Interview.

Originaire de Béziers, Océane termine sa certification de spécialisation ovin. Elle a été doublement décorée aux Ovinpiades, un concours d'élevage qui a été créé pour faire découvrir la filière lors du Salon international de l'agriculture.

Meilleure jeune bergère de France... C'est un beau palmarès pour ta première participation !

Oui, je suis très fière que mon savoir-faire soit reconnu ! Et puis ça permet de mettre en valeur les filles qui sont encore minoritaires dans l'élevage ovin. Ce concours prouve qu'on est présente et qu'on s'y connaît tout autant que les garçons, même si on n'était que trois filles sur 37 candidats.

Comment tes parents ont réagi quand tu leur as annoncé que tu voulais te lancer dans une formation agricole ?

Mes parents et mon grand-frère m'ont toujours soutenue. Ils ne viennent pas du milieu agricole mais ils adorent les animaux. Ils savent que ce n'est pas toujours évident au niveau financier quand on se lance dans l'élevage mais ils m'ont répété : « si c'est ce que tu as envie de faire, c'est ta passion, fonce ». C'est grâce à eux si je suis arrivée là.

Avant ta formation ovine, tu as suivi un enseignement canin. As-tu observé des différences ?

C'est vrai qu'il y avait beaucoup plus de filles dans ma formation canine, peut-être parce qu'elles sont parfois plus proches des animaux. Mais les préjugés ont bien changé ! Avant, les garçons se tournaient plus vers les machines agricoles et les filles vers les animaux. Maintenant, les choses ont tendance à s'équilibrer. Dans ma spécialisation ovin, on est trois filles sur huit apprentis. Les élèves choisissent leur voie par passion.

L'élevage de brebis, c'est physique ?

Là encore, ça dépend des cas de figure ! Pour certaines races, c'est plus compliqué. Déplacer un bélier, c'est assez physique. Mais ça l'est tout autant pour les garçons ! On s'adapte, on évolue. Il faut parfois s'affirmer, montrer qu'on est là. Les choses continuent à évoluer positivement. C'est beaucoup moins dur d'être une fille en formation agricole aujourd'hui qu'il y a quelques années, même s'il faut continuer à combattre les idées reçues, comme le fait que les filles resteront à la maison pour préparer à manger, faire le ménage.

Tes projets pour la suite ?

D'ici quatre à cinq ans, j'aimerais avoir ma propre exploitation ovine, avec un élevage de chiens de troupeaux. Idéalement, des borders et des kelpies. J'adore les chiens. C'est en participant à des stages de chiens de bergers chez des dresseurs que je me suis découverte une passion pour les ovins.

Ton credo ?

« Il faut vivre de sa passion et faire le métier que l'on veut, et pas celui que les autres nous disent de faire ».