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Pascal Xicluna / agriculture.gouv.fr

13 avril 2017 Actualité

Sécurité sanitaire : ce qu'il ne faut surtout pas rapporter dans vos bagages !

Certaines denrées végétales et animales ne sont pas autorisées à l’entrée dans l’Union européenne. Le Ministère des Finances et des Comptes publics et le ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt collaborent pour informer les voyageurs sur ce qu’ils peuvent mettre dans leurs bagages.

Dans le frigo des douanes de l’aéroport d’Orly on peut trouver du singe, du pangolin ou de l’antilope. Pas de repas en vue mais des saisies bien réelles auprès de voyageurs peu scrupuleux. Dès lors, une question se pose : que peut-on ramener de l’étranger ? C’est ce à quoi espèrent répondre la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et le service des douanes à travers une campagne d’affichage informant les voyageurs sur les denrées alimentaires autorisées en avion à l’entrée dans l’Union européenne.

On distingue notamment deux types de produits :

Les denrées interdites :

  • les produits laitiers liquide sous toutes leurs formes
  • la viande de boucherie et de brousse (singe, antilope, serpent...)
  • les produits à base de viande (pâté, saucisson, terrine...)

Les produits autorisés sous certaines conditions :

  • certains végétaux hors semence végétale : en petite quantité et s’il est avéré qu’ils ne présentent aucun risque sanitaire
  • les produits issus de la pêche (frais ou séché) : 20 kg maximum à condition qu’ils soient bien conservés
  • le lait en poudre et certains aliments pour animaux et médicaments : jusqu’à 2 kg

Attention, en ce qui concerne les produits de la mer, il est interdit d’en ramener de certains pays pour des raisons d’ordre sanitaire. Les produits autorisés sont néanmoins à déclarer à la douane à l’arrivée à l’aéroport.

Sachez qu’en cas de contrôle qui se révèlerait positif, les amendes peuvent aller de 75 à 500 euros.

Pourquoi tant de précautions ?

Il faut savoir qu’un simple jambon ramené illégalement de l’étranger peut réintroduire sur le sol européen des maladies éradiquées. Comme l’explique Loïc Evain, sous-directeur chargé des affaires sanitaires européennes et internationales à la DGAL, ces denrées peuvent être porteuses de la fièvre aphteuse ou de la peste porcine. Imaginons : une personne rentre en France, pique-nique avec son sandwich au jambon et en abandonne un bout dans l’herbe ; un sanglier le récupère, contracte la maladie et la transmet à des porcs d’élevage. Si la peste porcine n’est pas une maladie transmissible à l’homme, elle aurait de graves conséquences sur les élevages français et l’exportation de nos produits agroalimentaires. Et ce n’est pas un cas d’école : les experts et l’OIE (organisation mondiale de la santé animale) constatent du fait de la mondialisation une plus grande diffusion des maladies animales sur la planète. Précisons que 60 %des maladies humaines sont zoonotiques, c’est-à-dire qu’elles sont transmises par les animaux.

Focus sur deux maladies

La fièvre aphteuse n’est pas une maladie transmissible à l’homme mais elle est extrêmement contagieuse pour les troupeaux. Elle fait partie des maladies à déclaration obligatoire et pour lesquelles des mesures de police sanitaire doivent être prises.

L’Union européenne est indemne de fièvre aphteuse depuis 2007 mais de nombreux pays sont touchés dans diverses parties du monde notamment en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Parmi les pays proches géographiquement de l’Europe et qui sont touchés en 2017, il y a notamment l’Égypte, la Turquie et l'Algérie depuis mars.

L'apparition de plusieurs foyers de fièvre aphteuse dans le nord de l'Algérie depuis fin mars 2017 est très préoccupante et constitue une menace sérieuse pour la sécurité sanitaire de l'Union européenne.
Aussi, il est rappelé aux voyageurs qu'il est interdit de ramener dans l'Union européenne des animaux et des produits d'origine animale qui pourraient être contaminés et être vecteurs de maladies hautement contagieuses telles que la fièvre aphteuse.

Télécharger l'affiche :

En août 2016, des foyers de fièvre aphteuse ont été détectés dans des élevages à l'île Maurice et à Rodrigues: une information ciblant les voyageurs en provenance et à destination de ces îles ainsi que de la Réunion, Mayotte, Madagascar, les Seychelles et les Comores. a été diffusée.

Télécharger l'affiche Ne ramenez pas la fièvre aphteuse dans vos bagages (PDF. 855 Ko)

Upload the document Don’t bring foot and mouth disease back in your bags (PDF. 850 Ko)

En 2014, une partie de l'Afrique du Nord était touchée et une campagne d'affichage a été mise en place à destination des voyageurs dans les ports et les aéroports.

Affiche diffusée en 2014

Télécharger l’affiche Ne ramenez pas la fièvre aphteuse dans vos bagages


En savoir plus sur la fièvre aphteuse

La peste porcine africaine ne constitue pas une menace pour la santé de l’homme. C’est en revanche une maladie virale très contagieuse qui touche les porcs, les suidés d’Afrique (phacochères, potamochères), les sangliers d’Europe et d’Amérique.

Jusqu’alors, la peste porcine africaine, endémique en région sub-saharienne et à Madagascar, n’était présente en Europe qu’en Sardaigne. Depuis son introduction en Géorgie en 2007, la maladie s’est propagée et endémisée en Russie. Son arrivée dans l’Est de l’Europe (Ukraine en 2012, Biélorussie en 2013) et le risque d’extension à l’Union Européenne ont nécessité la vigilance accrue de tous les acteurs concernés, administrations et professionnels.
En janvier 2014, la Pologne et la Lituanie ont à leur tour été touchées (faune sauvage puis domestique), puis la Lettonie en juin 2014 (faune sauvage et porcs domestiques). En date du 21 juillet 2014 sont recensés : 9 foyers dans la faune sauvage et 1 foyer en élevage de porc domestique en Pologne, 9 foyers chez les porcs domestiques ,25 dans la faune sauvage en Lettonie, 2 foyers dans la faune sauvage et 1 chez les porcs domestiques en Lituanie.
En l’absence d’un vaccin et d’un traitement, la prévention reste primordiale.

En savoir plus sur la peste porcine africaine

Consignes pour les voyageurs qui se rendent dans une zone touchée par une de ces deux maladies :

Si vous voyagez dans une zone touchée par une de ces deux maladies, il est nécessaire de prendre quelques précautions pour ne pas risquer de rapporter la maladie en Europe et de la transmettre aux cheptels :

  • Il est strictement interdit de rapporter des denrées d’origine animale : produits carnés, produits laitiers … et ce sous quelques formes que ce soit. Les sandwichs ou restes de repas font partie de cette interdiction. Il en va de même pour les produits d’origine animale, comme des cornes, des fourrures ou des cuirs non traités ou des trophées de chasse.
  • Il est strictement interdit de rapporter des animaux sensibles à ces maladies (bovins, moutons, chèvres et porcs) vivants. Attention, un animal malade ne présente pas nécessairement les symptômes de la maladie.
  • Pendant votre voyage, évitez autant que possible les contacts avec des bovins, moutons, chèvres et porcs dans les pays infectés par la fièvre aphteuse ou avec desporcs ou sangliers pour les pays infectés par la peste porcine africaine. Evitez absolument de visiter des élevages touchés par la maladie. Les personnes qui auraient effectué des visites dans un élevage ou dans des lieux détenant les animaux cités précédemment durant leur séjour devront veiller à bien nettoyer et désinfecter leurs chaussures ou bottes à l’issue des visites.
  • Si vous pratiquez une activité de loisir liée à la chasse, vous serez vigilant au nettoyage et à la désinfection de votre tenue et à ne ramener aucun produit issu de votre activité de chasse, en particulier dans le cas de la peste africaine.
  • Au retour , les vêtements et les chaussures utilisés dans ces pays doivent être nettoyés avant d’approcher de nouveau des animaux sensibles à ces maladies.

Le saviez-vous ?

  • On pense que la chrysomèle, insecte qui détruit les racines du maïs, est arrivée en France des Etats-Unis en passant par l’aéroport de Roissy. Considérée comme une espèce invasive, elle a été repérée en France en 2002.
  • En 2012, les douanes françaises :

Image retirée. ont saisi 31 tonnes de produits non réglementaires dont 15 tonnes de viande et 1,5 tonnes de produits laitiers

Image retirée. ont empêché 40 introductions illégales d’animaux vivants (des chiens pour l’essentiel)