25 février 2015 Info +

Les madeleines Bijou, la modernité d’une tradition

L’entreprise Bijou, implantée au coeur du bocage limousin et aux portes de l’Aquitaine, fabrique depuis 1845, des madeleines de qualité. Elle a su diversifier et moderniser sa production sans abandonner son savoir-faire.

Les madeleines Bijou, la modernité d’une tradition
Les madeleines Bijou, la modernité d’une tradition

Lorsqu’on arrive en pleine campagne au sud de Saint-Yriex-la-Perche, on est surpris d’apercevoir dans la vallée, autour de quelques étangs et pâturages bien verts, un grand bâtiment qui ne semble en rien perturber la placidité des belles limousines qui font la réputation du lieu. Au contraire, en dépit d’un ciel bas et lourd, une suave odeur de pâtisserie, un savant mélange de lait, de sucre et d’oeufs, vous rappelle à vos souvenirs les plus proustiens. C’est d’ailleurs dans cette tradition que le directeur Jean-Philippe Dubois s’inscrit pour faire savoir d’où vient son entreprise. Depuis sa création en 1845, l’entreprise Bijou fabrique des madeleines pour les pèlerins de la route de Saint-Jacques-de-Compostelle.En période de pointe, pendant les fêtes de Noël ou de Pâques, la production atteint 300 000 madeleines par jour, ce qui représente aujourd’hui un tiers de la production. On comprend mieux pourquoi le four de grand-papa Antoine en centre-ville a été délaissé au profit d’un espace plus excentré, mais à la hauteur des exigences croissantes de la clientèle.

Innovation permanente Car c’est avant tout au consommateur que pense l’entreprise, avant de mettre sur le marché un nouveau produit. Avec une gamme qui s’élargit continuellement, Bijou fabrique des biscuits, gâteaux fourrés, sablés, cookies, etc. Elle sort en moyenne trois à quatre nouveaux produits par an. Les raisons d’un tel succès ? Elle a établi un lien direct avec ses clients, comités d’entreprises mais aussi les 30 000 abonnés Facebook qui s’informent des nouveautés et ont l’assurance de recevoir un produit frais et livré dans les meilleurs délais. Pour honorer les 500 commandes passées par jour, il existe des plateformes de livraison dans l’Ouest, le Sud-Est et le Nord avec une flotte de 40 véhicules. Cela permet de réduire au maximum le temps de livraison, que vous commandiez de Toulouse, Bordeaux, Clermont-Ferrand ou Le Mans. Ajoutez à cela une exigence de qualité à toute épreuve. La madeleine est fabriquée sans conservateur, cela nécessite un tranport rapide. Les 200 fournisseurs qui travaillent avec l’entreprise, sont certifiés IFS (International Food standard). La farine et les arômes viennent de Dordogne, les oeufs et le beurre du Poitou ou de Vendée, et la qualité du chocolat ne souffre aucun défaut, afin que l’enrobage reste souple à travailler et craquant sous la langue. Enfin, pour garantir la fraîcheur des produits, les gâteaux sont emballés individuellement.

L’entreprise est passée de 60 salariés dans les années 1980, à plus de 140 aujourd’hui : hommes et femmes sont équitablement répartis en trois groupes (administration, commerciaux et production) qui participent tous à la croissance de l’entreprise. Une revue de direction fixe des objectifs précis à atteindre en début d’année et rien n’est laissé au hasard. L’entreprise est un modèle d’organisation qui dispose même de son audit interne, ce qui lui permet de rectifier toute erreur d’appréciation.

Pour optimiser le stockage et améliorer les délais de livraison, l’entreprise a réfléchi deux ans. Elle a investi 6 millions d’euros avant de mettre au point une plateforme ecollector entièrement automatisée, inspirée de procédés néerlandais. Début 2015, une mise en service expérimentale aura lieu, avant la généralisation du processus. Une situation qui ne semble pas inquiéter le personnel concerné, qui accepte volontiers l’idée de travailler autrement tout en restant confiant sur l’utilité de sa mission : « L’automatisation n’est pas synonyme de licenciement et même si les emplois évoluent en fonction de la situation, les employés s’adaptent. Je ne me suis jamais mis dans la perspective de devoir licencier du personnel », précise Jean-Philippe Dubois. Un patron ouvert et confiant qui a compris depuis longtemps que gouverner c’est prévoir et qui consacre 20 %de son chiffre d’affaires annuel à l’investissement. Il sait ce qu’il doit à l’Europe et au FEDER (Fonds européen de développement régional), les drapeaux européens sur chaque machine en témoignent. Mieux qu’un joyau miraculeux pour les pèlerins dont elle tire sa légende, l’entreprise Bijou reste avant tout un exemple pour toutes les PME.

L’entreprise Bijou ouvre gratuitement ses portes à tous les groupes, particuliers ou scolaires qui souhaitent savoir comment elle fabrique et conditionne ses pâtisseries. A partir de 10 visiteurs sur rendez-vous uniquement, appelez le 05 55 08 30 00 pour de plus amples informations

Article paru dans le magazine Alim’agri, février 2014

-Voir aussi : [[nid:76197]]