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Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

20 octobre 2016 Actualité

Le non travail du sol améliore sa biodiversité

La charrue bientôt remisée au placard ? Une chercheuse américaine, Stacy Zuber, s’appuyant sur plus de 60 études dans le monde entier, vient de démontrer que le non travail du sol favorise la biodiversité microbienne du sol et améliore la fertilité des sols.

« Les micro-organismes du sol sont les chevaux de labour du sol. Ces bactéries et champignons détruisent les résidus de cultures. Ils les transforment en azote, phosphore potassium et autres nutriments qui améliorent la fertilité du sol pour les cultures suivantes », analyse Stacy Zuber dans une étude parue début octobre.

Pour protéger ces micro-organismes et améliorer la fertilité du sol, les agriculteurs américains abandonnent depuis plusieurs dizaines d’années la charrue et de nombreux autres outils de travail du sol. Ils sont plus d’un tiers à ne réaliser aucun travail du sol, et ils sont encore plus nombreux à être convertis aux « techniques culturales simplifiées », utilisant du matériel qui perturbe le sol au minimum. La France n'est pas en reste. En 2011, 35% des superficies des grandes cultures se passent de la charrue. En préservant la structure et l’humidité, en augmentant la matière organique du sol, un travail du sol réduit voire absent permet aux micro-organismes de conserver un habitat stable.

On a déjà démontré aux États-Unis l’intérêt de l'absence de travail du sol (semis direct) pour la fertilité des sols et la production agricole, mais Stacy Zuber souhaitait le vérifier à l’échelle mondiale, sur tout type de sols et de climats. C’est chose faite ! Compulsant plus de 62 études, elle a démontré qu’un sol sans labour ni travail du sol superficiel hébergeait plus de micro-organismes et avait plus d’activité enzymatique.

« Il est important d’encourager les systèmes culturaux qui permettent de bien gérer la matière organique, car elle contribue à la fertilité, la biodiversité et à améliorer de multiples autres fonctions des sols, dont celle de stockage de carbone » rappelle Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Le stockage de carbone dans les sols est au cœur de l’initiative 4 pour 1000, lancée par la France en décembre 2015.

Pour en savoir plus, lire l'article (en anglais) Meta-analysis approach to assess effect of tillage on microbial biomass and enzyme activities publié dans Soil Biology & Biochemistry.

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