Crédit ci-après
© Sylvain Tallon / Min.Agri.Fr

À 41 ans, Isabelle a une vie bien remplie… et ne s'en plaint pas ! À la tête d'un élevage porcin avec son mari à Bréhan, dans le Morbihan, elle est aussi maman de deux enfants. Passionnée par son métier, Isabelle a un parcours à l'image de son tempérament : déterminé et pragmatique. Portrait à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

« Ne jamais se reposer sur ses acquis » pourrait être la devise d'Isabelle qui a toujours cherché à évoluer professionnellement… sans pour autant négliger sa vie familiale. D’ailleurs, la famille ne vit pas sur le lieu de l'élevage. « C'est un choix et une possibilité offerte par l'élevage porcin, qui permet de concentrer le travail sur plusieurs heures dans une journée », explique Isabelle. « À 17h, on ferme et c'est fini jusqu'au lendemain ! Pour moi, c'était important de bien séparer les deux. »

Citadine, avec un père à la SNCF et une mère dans l'associatif, rien ne prédestinait Isabelle au milieu rural. Et pourtant… Après s'être d'abord intéressée au secteur équin, elle s'oriente vers un BTSA où elle découvre l'élevage porcin et bovin laitier. « Je me suis sentie plus à l'aise avec l'élevage porcin, le métier comme l'animal », affirme Isabelle. « Et puis, les conditions de travail étaient plus confortables : on travaille surtout au chaud en intérieur, il n'y a pas les contraintes de la traite, et, en s'organisant bien, il est possible de se libérer le week-end. »

« Nos enfants ont été autonomes très tôt »

Après une expérience « très formatrice » en service de remplacement, Isabelle fait valider ses acquis par un Certificat de spécialisation. Elle intègre le groupe d'Aucy en tant que technicienne-conseillère où, pendant dix ans, elle accompagne une cinquantaine d'éleveurs porcins et, par la même occasion, apprend toutes les ficelles du métier. Alors, en 2011, quand son mari reprend un élevage, Isabelle se sent prête pour l'aventure... « On s'est installés en pleine crise de la filière porcine, alors, forcément, nos entourages étaient inquiets. Mais ils ont vite été rassurés... »

Et l'arrivée des enfants ? « Cela n'a pas changé grand-chose. Ils passaient leur journée à la crèche, sauf qu'ils étaient souvent les premiers arrivés… et les derniers partis ! » Plus sérieusement, Isabelle avoue que, pour la vie de famille, l'installation a été une bonne chose : « il y a toujours autant de travail, mais on peut organiser notre temps et, ainsi, être davantage présent à la maison. » Une semaine par mois, elle profite d'une activité moins chargée pour s'occuper de ses enfants, mais pas que. « Je fais de la course à pied – du 10 km – et pars en trek une fois par an. »

Après s'être lancés il y a un an et demi dans une démarche d'élevage sans antibios dès la naissance, Isabelle et son mari se préparent à un nouveau défi : dans 3 semaines, le couple va acquérir une deuxième exploitation, passant ainsi de 350 à 800 truies… Un nouvel équilibre familial à trouver ?

Voir aussi