17 janvier 2017 Info +

Guillaume Garot : "Rassembler les acteurs de la chaîne alimentaire, apporter des réponses partagées"

Alors que la séance plénière d’installation du Conseil national de l’alimentation rénové s'est déroulée ce 17 janvier 2017, Guillaume Garot, député de la Mayenne et président du Conseil national de l'alimentation (CNA) revient sur le nouveau positionnement du CNA, renforcé dans le cadre de la Loi d'Avenir et sur les enjeux de la politique de l'alimentation en France. Interview.

  • Le Conseil National de l'Alimentation a été renforcé dans le cadre de la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014, quel impact sur son positionnement ?

Le Conseil National de l’Alimentation (CNA) doit être un véritable "Parlement de l’alimentation" : c’est une instance unique qui regroupe tous les acteurs de la filière alimentaire, réunis pour trouver des positions et des propositions communes sur les sujets liés à l’alimentation. C’est la richesse du CNA : mettre autour de la table les parties prenantes de la chaîne alimentaire, débattre et rendre des avis. Deux principales évolutions sont apportées au CNA avec la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 : il s'agit de renforcer la représentation de la société civile avec de nouveaux membres dont des associations de l'aide alimentaire, de la protection de l'environnement et des usagers des systèmes de santé, et d'ouvrir les débats aux consommateurs en contribuant à l'organisation d'un vaste débat public sur l'alimentation.

  • Quels sont vos objectifs et priorités en tant que nouveau Président du Conseil National de l'Alimentation ?

Je souhaite avant tout que le Conseil National de l'Alimentation s’exprime, avec force, pour éclairer les grands enjeux liés à l’alimentation, qu'il « nourrisse » le débat public, et aide les pouvoirs publics à conduire, en France, une grande politique de l’alimentation.

  • Quels sont les enjeux de notre modèle alimentaire ? Comment le Conseil national de l'Alimentation intervient-il pour répondre à ces problématiques ?

Alimentation et santé, information du consommateur et lutte contre le gaspillage alimentaire sont les trois enjeux majeurs pour la filière alimentaire, ne serait-ce que pour renforcer le lien de confiance entre les Français et leur alimentation, après les crises (vache folle, lasagnes à la viande de cheval …) qui ont émaillé l’actualité depuis 15 ans. C’est la force du CNA de rassembler tous les acteurs concernés pour proposer des réponses partagées.

  • Vous avez été ministre délégué à l'agroalimentaire de 2012 à 2014, quelles ont été les succès récents de la politique de l'Alimentation en France ?

Le modèle alimentaire français est notre bien collectif. Notre politique de l’alimentation doit préserver ce modèle alimentaire, en répondant à plusieurs objectifs : la qualité de l’alimentation, l’éducation des jeunes à l’alimentation, la lutte contre le gaspillage alimentaire et l’ancrage territorial.

La mise en œuvre d’une politique publique de lutte contre le gaspillage alimentaire avec la loi du 11 février 2016 que j’ai portée, est une de ces étapes décisives.Il s’agit de réagir contre l’absurde qui consiste à jeter ce que l’on produit. L’alimentation n’est pas une marchandise comme les autres. Il faut lui redonner toute sa valeur, par respect pour le travail de ceux qui la produisent.

  • En quoi le décret sur l'origine des viandes et du lait est-il une étape dans la politique de l'alimentation ?

Après l’affaire des lasagnes au cheval, ce décret marque une avancée majeure pour l’information du consommateur, à travers une traçabilité complète des produits. C’est un vrai progrès également pour nos producteurs, qui pourront ainsi mieux valoriser leur travail.

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