©Cheick.saidou/Min.Agri.Fr

04 juin 2014 Info +

Ensemble pour protéger les pollinisateurs

Modifier les pratiques agricoles pour protéger les insectes pollinisateurs ? C’est l’objectif que s’est fixé la coopérative vendéenne CAVAC à travers la création d’un groupement qui fait partie des 103 projets CASDAR, préfigurant les groupements d’intérêt économique et environnemental (GIEE). Entretien des éléments paysagers, charte de bonnes pratiques... Le projet est ambitieux mais pour protéger les abeilles quelques pratiques simples suffisent.

Dans le sud de la Vendée, sur les communes de Thiré, Saint-Juire-Champgillon et la Chapelle Thémer, les plaines céréalières côtoient ruisseaux et bocages. C’est ici qu’en 2011, est mené un recensement de l’offre alimentaire des pollinisateurs. Le résultat de l’étude est sans appel : les ressources nectarifères et mellifères sont insuffisantes en particulier en juin "c’est à dire entre les productions de mais et de tournesol " précise Monsieur Fagot, agriculteur. Voilà pourquoi la coopérative CAVAC a répondu à l’appel à projet « Mobilisation collective pour l’agroécologie » financé par le compte d’affectation spéciale pour le développement agricole et rural (CASDAR).
Pour l’heure, elle a mis en place une charte de bonnes pratiques qui réunit 31 agriculteurs (dont 6 producteurs céréaliers engagés dans le réseau des fermes Dephy) et un apiculteur. Mais que peuvent faire les agriculteurs pour protéger les abeilles ?

Filles du soleil

Les cultivateurs ont parfois d’autres priorités : rentabilité, respect des réglementations..bien sûr les abeilles sont importantes pour la pollinisation des cultures mais mettre en place des mesures spécifiques pour les protéger ne va pas de soi. Julien Delhausnais, apiculteur, préconise une pratique simple pour les membres du groupement : une pulvérisationàla tombée de la nuit. Une mesure qui est « un premier pas significatif pour protéger les abeilles et instaurer un dialogue », explique t-il. En effet, les abeilles supportent très mal les pulvérisations sur les cultures. Qu’importe le produit utilisé, elles sont projetées au sol, leurs ailes collent...cet accident de parcours les empêche de retourner à la ruche : c’est la mort assurée.

Abeille noire

Première étape du projet, Antonin Vergne -responsable « qualité et développement durable » à la CAVAC- va passer au peigne fin les bandes enherbées et autres haies autour du rucher. L’objectif ? Recenser la flore favorable aux différents insectes pollinisateurs. Abeille noire, sauvage ou domestique, il existe une grande diversité de pollinisateurs. C’est pourquoi la coopérative travaille main dans main avec le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) pour identifier et protéger cette faune particulière. Le projet ne fait que commencer mais déjà les bases sont là : mieux connaître les insectes utiles, définir leurs besoins pour mieux les protéger.

Mobilisation collective pour l’agro-écologie : les 103 projets retenus