30 octobre 2018 Info +

Restitution de la consultation citoyenne sur l'Europe

C'est lors des Journées européennes du patrimoine 2018, les 15 et 16 septembre derniers, que le ministère de l’Agriculture a organisé, en partenariat avec les Banques Alimentaires, une consultation citoyenne sur l'Europe. Sur l'ensemble des visiteurs, 338 ont répondu à un quizz sur les Banques Alimentaires, la lutte contre la précarité alimentaire et la solidarité. Cette restitution participera, dans les mois à venir, à nourrir la réflexion sur la relance du projet européen.

Un public familier du concept de Banque Alimentaire

85% des interviewés ont déjà entendu parler des Banques Alimentaires. 98% savent bien qu’il s’agit d’une association qui collecte des aliments et les redistribue gratuitement aux personnes démunies.

La collecte auprès des supermarchés est particulièrement connue (95% des interviewés). C’est un peu moins le cas pour la collecte auprès des agriculteurs et des industriels méconnue (respectivement, 57% et 56%). Seuls 34% savent que des fonds européens contribuent à financer une partie de la collecte alimentaire.

Sans être experts des aides et des programmes européens, nombreux sont ceux qui pensent légitime que l’Union européenne ait développé des outils de lutte contre la précarité.

Une majorité des interviewés (63%) estime que l’Europe dispose d’un programme spécifique d’aide aux plus démunis.

L’action de l’Union européenne en faveur des personnes démunies est supposée se décliner aussi bien au travers d’une dotation budgétaire spécifique (79% des interviewés en font l’hypothèse) qu’au travers de l’encouragement des dons au profit des Banques Alimentaires (72% des interviewés).

Par conséquent, à ce jour, environ un tiers du public ignore que l’Europe s’est saisie de l’enjeu de l’aide alimentaire aux plus pauvres et s’est dotée d’outils spécifiques pour la combattre.

L’ampleur de la précarité en Europe ainsi celle que de son traitement est sous estimée par la moitié des interviewés.

D’une part, la précarité s’avère plus massive que ne le pense le public. En effet, 46% des interviewés estiment à moins d’un cinquième la part de la population européenne vivant sous le seuil de pauvreté. Alors qu’en réalité, 17% de la population européenne est directement concernée par la pauvreté.

D’autre part, le réseau et l’action des Banques Alimentaires sont bien plus développés au niveau européen que ne l’imaginent les répondants. Par exemple, 46% évaluent à 5,4 millions ou moins le nombre de personnes aidées chaque année par les Banques Alimentaires européennes. Alors que 8,1 millions de personnes l’ont été en 2017.

De nombreuses suggestions pour mieux lutter contre le gaspillage alimentaire et pour aider les personnes démunies.

Plus de 50% des participants à la consultation ont suggéré une ou plusieurs pistes d’amélioration en la matière.

  • 38% concernent la mise en place d’actions collectives, qui peuvent être portées par des associations ou des institutionnels. Il s’agit notamment de favoriser les dispositifs de collecte auprès de l’ensemble des acteurs : les citoyens-consommateurs en sortie de supermarché, les grandes surfaces alimentaires ou les acteurs de la restauration collective.
  • 34% relèvent de l’action et de la responsabilité individuelle, en achetant de manière raisonnée ou en valorisant les restes alimentaires à la maison.
  • 28% ont trait à des actions d’éducation et de sensibilisation, tant auprès du grand public qu’en milieu scolaire.

Viennent ensuite les évolutions législatives ou réglementaires (15% des citations) en faveur d’un assouplissement des obligations liées à la DLC et à la DLUO ou de mesure d’encouragement sur la collecte.

Quelques suggestions concernent les acteurs de la distribution et de l’industrie agro-alimentaire, pour leur demander, par exemple, d’adopter des conditionnements plus petits, la vente en vrac ou de donner plus systématiquement leurs invendus.

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