26 octobre 2015 Info +

Appui à la République du Congo pour la présentation de sa contribution à la COP 21

© UNESCO / John Hart

Appui à la République du Congo pour la présentation de sa contribution à la COP 21

Le bassin du Congo abrite la deuxième plus grande forêt tropicale humide du monde
COP 21 : que révèlent les contributions nationales africaines ?

Le CGAAER a piloté, avec la mobilisation de l’ADECIA et sur un programme AFD, la mission du consortium Expertise France-Artelia-Terea chargée d’appuyer la République du Congo pour formuler sa contribution à la COP21. Michel de Galbert représentait le CGAAER.

Partant d’une analyse prospective des grands secteurs économiques dont le secteur agricole, la mission a élaboré deux scénarios et a chiffré le coût de l’effort du passage d’un scénario à l’autre.

L’économie de la République du Congo dépend pour 60 % de ses exportations de pétrole. Elle a par ailleurs un très fort potentiel de développement agricole avec des millions d’hectares de savanes, des sols généralement profonds et une pluviométrie moyenne d’environ 1 700 mm par an.

La population est susceptible de doubler dans les vingt prochaines années et les demandeurs d’emploi, actuellement au nombre de 700 000, pourraient atteindre les 4 millions sur la même période. En réponse, la mission a identifié les axes de développement suivants :
- Reboisement d’un million d’hectares et économies de consommation de bois et de charbon de bois par la mise en place de foyers améliorés.
- Mise en valeur de 50 % des savanes, avec une amélioration des productions vivrières traditionnelles et l’installation de productions permettant d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en ville et d’exporter. Cet objectif serait atteint par la mise en place des pratiques de l’agroforesterie, avec peu d’engrais et de pesticides. Il serait assuré par l’association des agro-industries transformatrices des produits et des coopératives d’agriculteurs maîtrisant le foncier.
- Investissement dans l’industrie, les mines et les cimenteries, de façon à diversifier l’économie.

Dans une perspective « bas-carbone » il sera fait appel préférentiellement à la biomasse issue des résidus des plantations du secteur agricole.
- Accès à l’électricité à 100 % dans les villes et à 75 % en zone rurale, développement des transports en commun et du tourisme.

Dans le scénario tendanciel, les émissions de CO2 seraient multipliées par trois en 2025 et par six en 2035. Par habitant, elles ne dépasseraient pas la moyenne mondiale de 4 tonnes de CO2.

Dans le scénario « bas-carbone », elles seraient respectivement réduites de 48 % et 54 % par rapport au scénario tendanciel. Par habitant, elles resteraient inférieures à l’objectif de convergence universelle de 2 tonnes de CO2 par habitant.

La contribution annuelle supplémentaire de la communauté internationale, nécessaire pour passer du scénario tendanciel au scénario « bas-carbone », est estimée à 435 millions € par an, soit 4,53 milliards € pour la période 2015-2025.

Dans ces conditions, la République du Congo peut s’engager à réduire ses émissions de 48 % à échéance 2025 ; son effort financier étant de 1,13 milliard €.


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