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Cheick Saidou / agriculture.gouv.fr

09 novembre 2023 Info +

#11Novembre : les blessures du monde agricole

550 000 agriculteurs tombés au combat, 500 000 agriculteurs blessés… La Première Guerre mondiale bouleverse profondément le monde agricole, qui représente 40% de la population française en 1914. Comment se restructure-t-il à la fin des conflits ? Quels bouleversements majeurs se produisent ?

Lors de la Première Guerre mondiale, la population active féminine dans l'agriculture s'accroît de 20%. Et pour cause : le conflit commence au cœur des moissons.

« Debout, femmes françaises, jeunes enfants, fils et filles de la patrie ! Remplacez sur le champ de travail ceux qui sont sur le champ de bataille ». C'est en ces mots que le président du Conseil, René Viviani, exhorte les femmes à assurer les travaux agricoles en août 1914. La tâche n'est pas aisée : un tiers des chevaux a été réquisitionné.

Pendant les quatre ans de combats, 850 000 épouses d'agriculteurs gèrent les exploitations. Un premier pas vers l'émancipation féminine.

Une lente reconstruction

Création du Crédit Agricole (1920), de l'Institut de recherches agronomiques (futur Inrae, 1921) et des chambres d'agriculture (1924)… La profession se restructure petit à petit dans l'entre-deux-guerres.

En France, la mécanisation s'amorce tout juste. Le nombre d'exploitations diminue avec la disparition progressive des exploitations de moins d'un hectare.

La guerre marque également les paysages. Près de 1 200 km2 de « zones rouges » sont déclarés impropres à l'agriculture sur le front.

Un défi majeur attend les agriculteurs : nourrir la France.

« Samedi 1er août 1914.
En cette après-midi torride, après la sieste, les hommes sont repartis gemmer les pins ; les femmes sarclent dans les champs. (...)
Soudain, vers 4 heures, on entend sonner le glas (…) Bientôt, un voisin qui revient du village (…) lance un cri : "C'est la guerre !".»

Extrait des lettres de Baptiste Cuzacq, dit Germain, jeune métayer-gemmeur des Landes tombé à Verdun le 3 septembre 1916.

Source : Le soldat de Lagraulet